De Montréal à Halifax : 1200 km de route, mais qui valent la peine ! Maudits Français vous propose un itinéraire express pour votre prochaine fin de semaine prolongée.
Au Québec, les vacances sont courtes. Légalement, deux semaines. Parfois, trois ou quatre en fonction des entreprises et de l’ancienneté. Alors, quand la saison des « congés » (« jours fériés » en québécois) pointe le bout de son nez, mieux vaut en profiter pour visiter l’immensité du Canada. Direction Halifax ! La municipalité régionale de la Nouvelle-Ecosse est l’un des plus grand port de pêche au monde, la deuxième ville portuaire derrière Vancouver, et la plus grande base navale militaire du Canada. Rien que ça.
Pas question d’avaler 13 heures de route d’affilée après votre sortie de bureau à 17h. Prenez l’autoroute A 20 pendant 4 heures. Profitez-en pour vous arrêter sur les rives du Saint-Laurent, à Rivière-du-Loup, 200 km au nord de Québec. Avec un peu de chance, si c’est le mois d’avril, vous observerez la fonte des glaces mourir dans les eaux tumultueuses du Saint-Laurent. Le lendemain, après avoir « déjeuné » au Café L’Innocent, les batteries rechargées par une bonne nuit de sommeil, empruntez alors la Route Transcanadienne, direction Est. Bienvenue au Nouveau-Brunswick !
Changement de Province, changement d’heure : avancez votre montre d’une heure. La route va être longue, alors mieux vaut se dégourdir les jambes dans un coin nature qui en vaut la peine. Dans le comté de Victoria, au cœur du Nouveau-Brunswick, la localité de Grand Sault, en anglais Grand Falls, tient son nom des chutes qui la traverse. Pas étonnant, la province est la seule officiellement bilingue du Canada. Les autochtones baptisent cet endroit « géant destructeur ». La légende raconte que ce serait dans ces eaux tumultueuses que périrent des Mohawks, l’une des Six-Nations Iroquoises.
Si la route semble trop longue d’une traite jusqu’à Halifax, une escale d’une nuit est possible à Moncton, la plus grande ville de la Province. L’occasion de magasiner tricots et gâteaux hollandais au “Marché Moncton Market” et dans les rues transversales de la rue Maine, comme Orange Lane.
C’est une aussi bonne halte pour ceux qui préfèreraient continuer la route jusqu’à l’île du Prince-Edouard en empruntant le fameux Pont de la Confédération. Dans ce cas, mieux vaut poursuivre directement jusqu’à Charlottetown, joyau historique de la plus petite Province du Canada.
Halifax (ou devrait-on dire « Chibouctou », nom français dérivé du « Chebucto », des Amérindiens micmacs qui y vivaient à l’origine ?) signifie « le plus grand port ». C’est en effet l’un des plus grands ports naturels du monde, et ce n’est pas pour rien que la pêche y est foisonnante. Pas question de quitter la ville sans avoir goûté au homard local et autres réjouissances de la mer. On vous recommande vivement l’incontournable Bicycle Thief (restaurant italien), mais le Salty’s ou le Chives Canadian Bistro (cuisine française) valent aussi leur coup de fourchette.
Une bonne manière de commencer la journée est de faire un crochet par la Grande bibliothèque, où vous pourrez siroter un café avec une vue panoramique sur la ville. Puis, à la visite de la citadelle en forme d’étoile, monument incontournable de la ville, on en apprend plus sur la terrible explosion de 1917, ayant fait plus de 2000 morts – la plus grande explosion d’origine humaine avant la bombe atomique en 1945. Pour les passionnés d’antiquités, Agricola Street regorge de trésors qui font voyager dans le temps. Et pour mieux comprendre l’histoire de l’immigration au Canada, le musée du Quai 21 vaut vraiment le détour.
Autre point de mémoire de la ville : le cimetière de Fairview Lawn, où reposent les dépouilles de 121 victimes du Titanic non réclamées par leur famille. D’autres dépouilles reposent dans le cimetière catholique du Mont des Oliviers et d’autres dans le cimetière israélite Baron de Hirsh. À la vue de tous ses corbillards, Halifax a été, un temps, surnommée « la ville du chagrin ». Dans un registre plus joyeux, Halifax est une ville festive, notamment au Seahorse Tavern où se donnent des concerts de musique live.
Il nous fait penser à Tintin et l’Ile Noire. Après deux jours de divertissements et de culture à Halifax, le voyage se poursuit au sud de la Nouvelle-Ecosse, direction Peggy’s Cove. Ce phare blanc immaculé, se découpant dans une épaisse brume la quasi-totalité de l’année, peut se targuer d’être le phare le plus visité du monde.
C’est aussi au large de cette petite municipalité de la Baie-Sainte-Marguerite que s’est écrasé le vol 111 Swissair en 1998. Un monument commémoratif y rappelle cette tragédie.
La découverte de la Baie de Fundy vaut un voyage en tant que tel. Si votre temps est compté, limitez-vous à Saint-John, plus ancienne ville constituée du Canada. Depuis la ville portuaire, on peut observer les bateaux faire escale, et les surprenantes « Rapides réversibles », où se rencontrent, à contre-courant, Océan Atlantique et la rivière Saint-Jean. Juste à côté, le parc naturel Irving offre de magnifiques chemins de randonnées, ainsi que le Parc Rockwood.
Pas de road trip canadien de ce nom sans nuit en motel : choisissez-en un du côté de Fredericton (la capitale provinciale) ou de Woodstock. « Déjeunez » au réveil dans l’un des nombreux Tim Hortons proches de l’autoroute. Dans le Nouveau-Brunswick, faites comme les Néo-Brunswickois.
La route du retour longe le sublime Lac Témiscouata, idéal pour un arrêt nature.
À proximité, Notre-Dame-du-Portage ou Kamouraska représentent de paisibles municipalités pour « dîner » avant de reprendre la route. Homard, dernière chance : la poissonnerie Lauzier vaut vraiment le détour. Les becs sucrés finiront par une tarte au chocolat à la Fée Gourmande.
En cinq jours seulement, cet itinéraire permet de découvrir l’Acadie, cette Province qui fût française de 1604 à 1713. Un autre itinéraire passe également par le Maine : idéal si vous voulez faire le tour du poteau !
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