Lorsqu’il est arrivé en 2016, Vincent Vives voulait profiter de son expérience en PVT pour voyager à travers le Canada avec son minivan. Très vite, il s’est aperçu de la niche commerciale à combler, et s’est professionnalisé. Rencontre avec « VincenTrip », ce Français qui contribue à créer du lien entre PVTistes.
S’il a toujours été dans le domaine des transports, l’univers du tourisme est une nouveauté pour Vincent Vives. Ce Niçois de 27 ans travaillait pour une entreprise de transports avant de recevoir le Graal. « Je demandais un PVT depuis 2012, sans succès ! », raconte-t-il. « J’avais visité le Québec en vacances, un vrai coup de cœur ! ». Alors, une fois le fameux sésame obtenu, en 2016, Vincent Vives pose directement ses valises à Montréal.
D’abord, quelques mois en touriste pour découvrir ce nouveau pays, puis, une fois son PVT activé, il achète un petit camion. « Je ne me voyais pas être salarié, alors j’ai décidé de proposer mes services pour des déménagements », explique cet entrepreneur dans l’âme. L’affaire prend rapidement, de bouche à oreille.
« À travers ma colocation et en jouant au football, j’avais déjà rencontré du monde. Puis, des amis sont venus me rejoindre de France. Alors j’ai facilement élargi mon réseau ». Vincent est rapidement rattrapé par son succès, puisqu’il se retrouve à travailler chaque jour de la semaine. Y compris pour des « gros clients », comme Infopresse qui le charge de ses livraisons.
Dès le départ, ce que le jeune homme a apprécié, c’est l’ouverture d’esprit à la façon québécoise. « Personne ne regardait si mon camion était stylé ou pas, l’essentiel c’est d’être fiable et de faire du bon travail. Ici, on ne te juge pas », remarque-t-il. Mais rapidement, Vincent Vives se rend compte que, « porter des frigos, ce n’est pas si cool ». Alors, pendant des vacances en Espagne, sur un coup de tête, il « magazine un minivan » à Montréal, « par Interac ».
De retour à Montréal, le Pvtiste veut visiter le Canada de fond en comble. « Mais seul, ce n’est pas drôle ». Alors il dépose une annonce sur Facebook, histoire d’avoir de la compagnie et de partager les frais. Dès le premier séjour, son van affiche complet. Idem le deuxième. Puis jamais deux sans trois. « Chaque semaine, je partais avec sept personnes, la capacité maximale de mon van. Alors, je me suis dis que je devais faire quelque chose … ». Rapidement, le rythme s’intensifie : chaque semaine, Vincent Vives organise un séjour de fin de semaine, et la semaine, il continue les déménagements. « Sauf l’hiver, où j’ai arrêté les voyages », précise le Niçois. Mais pour mieux renaître au printemps 2018, avec une page Facebook, et une nouvelle identité commerciale : VincenTrip.
Toronto, les chutes du Niagara, Tadoussac… Vincent Vives propose alors des séjours de courtes durées plus structurés, et se met à apprendre le métier de guide. « J’ai commencé à structurer les parcours, et à m’équiper, pour fournir des services clés en main ». Dès l’arrivée des beaux jours, le jeune homme investit dans du matériel de camping, pour permettre à ceux qui n’ont pas de sac de couchage de se joindre au voyage. « Pour proposer des séjours à prix accessibles, je propose de partir tôt le samedi matin, pour économiser sur la nuit du vendredi soir », explique-t-il, stratège. Si le dîner du samedi soir et le petit-déjeuner sont « à sa charge », chacun est responsable d’apporter ou d’acheter son lunch sur place, en fonction de ses envies.
Le tournant « business » de VicenTrip ? Lorsqu’il cède son van pour un bus scolaire, acheté à Drummonville en juillet 2018. « Le school bus a fait le buzz ! », se réjouit Vincent Vives. Mais pour garder un esprit intimiste à ses voyages, il ne le remplit pas à sa capacité maximale. « Le but, c’est de pouvoir parler à tout le monde. Alors je ne dépassais jamais 12 personnes par séjour ». Car ce qui lui a valu sa renommée, c’est son concept : des séjours conviviaux surtout destinés au 20-35 ans, « sans prise de tête », et où des amitiés (« voire des couples ! ») puissent se créer. « En gros, 90% de mes clients sont des Français, souvent en PVT, qui viennent d’arriver et veulent rencontrer de nouveaux amis », explique-t-il.
Vincent Vives s’est séparé de son « schoolbus » en décembre, car trop coûteux en assurance et relativement inconfortable pour les longues distances. Mais sa marque, elle, n’a fait que grandir. Dès le mois d’août 2018, il se dote d’un site internet qui permet de structurer les réservations, en payant à l’avance. « Comme ça, je peux louer des chalets agréables pour tout le monde en étant sûr que les clients viendront ». Aujourd’hui, certains clients ne passent pas par Facebook mais directement sur le site.
Fini les déménagements, il se concentre sur pleinement sur son activité et … ses études ! Car l’entrepreneur est revenu sur les bancs de l’école, en BEP vente conseil et voyages. Vincent tient à conserver le même esprit dans ses voyages. « Je vais proposer plusieurs activités en même temps, mais jamais élargir la taille des groupes, pour garder le même esprit ».
Son prochain défi ? Peut-être, à terme, « faire un PVT en Australie » et… relancer le même concept ! Affaire à suivre.
Et pour découvrir les voyages proposés par VincenTrip, c’est ici !