Souvenez-vous : Dylan Auguste, un ambulancier bordelais, avait décidé de s’installer à Vancouver en s’y rendant à pied depuis Montréal… en plein hiver. Contre vents et tempêtes de neige, donc. Depuis son départ mi-janvier, nous le suivions à la trace sur Instagram. On avait même pris de ses nouvelles en février dernier, au pire moment de l’hiver. Et puis, au 149e jour de marche et après plus de 3000 kilomètres parcourus, il a jeté l’éponge. C’était presque l’été.
“J’ai essayé pendant deux semaines d’affilée d’avancer sans y arriver. À chaque 5 ou 10 kilomètres, je me blessais, je faisais des malaises, etc. Ce n’était plus la peine d’insister : le physique n’était plus là et le mental non plus”, nous a confié le sportif par téléphone depuis la France. Des œdèmes aux pieds, des ongles arrachés, des ampoules, des nerfs pincés, une bursite à l’épaule, etc. Il était temps qu’il rentre. “Je me suis retrouvé dans un état d’épuisement généralisé vraiment profond, ça ne m’était jamais arrivé avant”, raconte le jeune homme qui, dans l’imaginaire collectif, avait pourtant fait le plus dur — à savoir survivre à la torpeur de l’hiver canadien.
Mais aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est bel et bien l’hiver qui lui aurait manqué dans les derniers temps. “Je n’avais plus ce challenge de l’hiver. Je suis plus un aventurier du froid moi !”, lance Dylan Auguste avant d’avouer que marcher le long des autoroutes par 35°C avec des camions qui le frôlaient, ce n’était pas le plus réjouissant. “Peu importe la saison, c’était loin d’être une promenade de santé mais en hiver, j’arrivais quand même à rebondir…”, a confié le Bordelais, spectateur intrigué de ses propres rouages physiologiques et mentaux.
Avec le recul, l’ambulancier prend doucement conscience qu’il a réalisé une belle aventure de survie tout en apprenant de ses erreurs. “Pour les prochaines fois, je ne veux absolument plus m’occuper de la logistique, c’est une tâche à part entière que quelqu’un doit gérer. Idem pour le sponsoring, il faudra faire mieux”, lance le jeune homme qui était souvent lassé de devoir se battre pour trouver un endroit où dormir chez l’habitant (faute de pouvoir planter sa tente dans la neige/glace).
S’il aurait pu faire Pékin Express ? “Depuis que je suis petit, ma mère veut qu’on le fasse ensemble ! J’aime bien le concept mais c’est le côté télévisé et un peu scénarisé qui me dérange”, a déclaré le Français qui a même refusé de participer à l’émission de télé américaine “Naked and Afraid”.
Objectif pôle Nord
L’aventurier glacé n’a pas dit son dernier mot et regorge déjà d’idées pour ses prochaines virées à pied. Direction le nord de la Norvège en 2020 pour “une expédition d’entraînement de 15 jours avec un copain” et une expédition au pôle Nord en 2021… “On reviendra au Canada avec ma copine en hiver, elle a d’ailleurs obtenu son PVT entre temps. Rien n’est encore prévu mais on partirait en voiture de Montréal ou Winnipeg et je ferai sûrement un peu de chemin en courant”, prédit celui qui n’oubliera jamais les Canadiens croisés sur son chemin.
“Je leur dois tellement, je ne peux que les remercier. Ça a été une aventure humaine de ouf, 80% de mes meilleurs souvenirs impliquent un Canadien. Leur gentillesse n’est pas une légende ni un cliché, ils méritent largement d’avoir cette image à l’international et ils doivent en être fiers. Ce n’est pas galvaudé du tout ! Ils sont d’une gentillesse pure et désintéressée qu’on ne retrouve nulle part ailleurs”, a confié le jeune homme qui a pris une belle leçon de savoir-être tout au long de son chemin. Bon vent !
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