Tomber enceinte apporte son lot de surprises. Cependant, le suivi n’est pas le même des deux côtés de l’Atlantique. Doulas, suivi gynécologique, clinique privée ou hôpital public… Nous avons sélectionné pour vous une liste de choses à savoir et d’établissements à connaître à Montréal pour aborder votre accouchement en toute sérénité.
Passée l’excitation de la nouvelle, il est temps de vous faire suivre. Vous pourrez opter pour un cabinet privé de gynécologie telles que les cliniques médicales privées Rockland MD, Vmed ou la Clinique TDAH de Montréal. Si vous le préférez, vous pouvez vous faire suivre directement à l’hôpital dans lequel vous accoucherez. Sachez que vous ne choisissez pas vous-même l’hôpital dans lequel vous allez accoucher, il dépend du médecin qui vous suit.
Vous avez peut-être aussi pensé aux fameuses Maisons de naissance, où l’on propose des services de première ligne en périnatalité. C’est aussi là que l’on retrouve les sages-femmes. Elles assurent un suivi global comprenant la grossesse, l’accouchement et la période postnatale. Dans tous les cas, l’OMS recommande d’offrir aux femmes enceintes au moins huit consultations prénatales
Quant aux suivis médicaux, si vous avez la chance d’être couvertes par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), vous n’aurez pas grand chose à débourser. Dans le cas inverse, cela se complique. C’est le cas si vous êtes étudiante, visiteuse, travailleuse étrangère avec un permis de travail ouvert ou demandeuse d’asile. Selon le rapport 2019 de L’Observatoire des tous petits, il est difficile d’établir le coût exact d’un suivi de grossesse pour les femmes enceintes qui ne sont pas couvertes par l’assurance maladie. En effet, les établissements reçoivent la consigne de facturer les tarifs prévus par les circulaires ministérielles. Mais les coûts d’hospitalisation peuvent varier énormément d’un hôpital à l’autre, tout comme les tarifs des médecins. L’Observatoire des tous petits établit en moyenne le coût d’une grossesse et d’un accouchement sans couverture de la RAMQ entre 8 934 et 17 280$…
Durant votre grossesse, votre médecin de famille ou un obstétricien-gynécologue effectuera votre suivi. Les sages-femmes sont très peu nombreuses au Québec. Vous devez aussi obligatoirement contacter une maison de naissance pour vous assurer un suivi. Sophie Roque* a cependant eu une mauvaise expérience concernant son suivi gynécologique. “En France, les gynécologues font une prise de sang tous les mois et contrôlent tout un tas d’indicateurs. Mon gynécologue relevait seulement ma pression. Et il n’a pas remarqué que ma pression était beaucoup trop haute et que mon bébé n’était plus nourri via le placenta. J’ai du accoucher en urgence au bout de 30 semaines…”
Une mauvaise expérience que n’a pas vécue Audrey B*. “J’ai bénéficié d’un accompagnement et d’un suivi vraiment génial ici alors que je n’étais pas du tout en pays de connaissance et parachutée dans le monde de la maternité, domaine totalement inconnu pour moi. Les démarches ont certes été compliquées mais une fois réglées, j’ai vécu une expérience formidable. Le fait de « débarquer » dans une ville étrangère en étant enceinte est totalement anxiogène, il est important alors de se rassurer et de s’entourer de gens bienveillants et à l’écoute. Et de réunir des informations pertinentes.”
Camille Sintes a, quant à elle, décidé de faire appel à une doula. Les doulas ne sont pas habilitées à réaliser les accouchements, au contraire des sages-femmes. À l’écoute et surtout aux petits soins, elles ont la capacité d’adoucir l’expérience de grossesse à coups de conseils et d’astuces précieux. Une fois votre doula choisie, c’est pour la vie (ou presque) : n’oubliez pas qu’elle sera là pour votre accouchement, histoire de vous épauler. “C’est extrêmement rassurant. On a quelqu’un qui nous accompagne et qui s’y connaît. Ma doula passait régulièrement chez moi pour voir si j’allais bien, j’ai appris de nombreuses choses utiles pour quand mon bébé serait là”, témoigne-t-elle.
À la Source en soi, les soins frôlent la perfection, à commencer par les massages spéciaux pour femmes enceintes. Là-bas, vous pourrez suivre des cours prénataux, mais aussi des conférences et ateliers sur l’allaitement, entre autres. Vous pouvez également profiter de leurs soins en acupuncture, ostéopathie, chiropractie ou même découvrir les vertus de la zoothérapie et du yoga prénatal. Et c’est ouvert aux partenaires ! Du côté de chez Rock the Craddle, on dispense aussi des cours prénataux, LGBT friendly.
Durant votre grossesse, sachez que votre employeur est obligé de vous accorder des congés (sans solde) pour les rendez-vous médicaux liés à votre grossesse. Vous pouvez prendre ces rendez-vous avec un médecin comme avec une sage-femme.
L’accouchement peut avoir lieu dans différents endroits : à l’hôpital, dans une maison de naissance ou à la maison. Après un suivi “désastreux”, Sophie Roque a été envoyée pour accoucher à l’hôpital de Rosemont. “Le personnel était très compétent, j’ai immédiatement été prise en charge. L’accouchement par césarienne s’est très bien passé. Comme mon bébé est né prématuré, il est maintenant dans le service de néonatalité. Il y suit des soins intensifs, et le personnel s’occupe bien de lui.”
Quelques jours après l’accouchement, une infirmière du CLSC viendra s’assurer que la maman et le bébé vont bien et qu’il n’y a pas de complications.
Si vous avez une carte de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), le suivi de grossesse et l’accouchement sont gratuits dans les établissements publics. Si vous tombez enceinte ou l’êtes déjà alors que vous venez d’arriver au Québec et que vos documents d’immigration vous donnent le droit de bénéficier des services de la RAMQ, le délai de carence de trois mois qui pourrait s’appliquer est levé. Vous pourrez ainsi bénéficier de soins gratuits.
Et si vous avez recours au privé, il faudra vous acquitter de frais plutôt élevés. De manière générale, anticipez les prises de rendez-vous. Les centres de santé publics sont rapidement complets et vous risquez d’être contrainte de faire des échographies et des examens dans le privé.
En France, vous bénéficiez de 12 séances de musculation du périnée remboursés par la Sécurité Sociale. Ici, la RAMQ ne rembourse pas ces exercices. “Il faut avoir une bonne assurance pour pouvoir bénéficier de ces séances de rééducation. Elles sont pourtant essentielles ! Le suivi post-partum est proche du néant”, regrette Sophie Roque. Les spécialistes conseillent cependant très fortement de suivre des séances de rééducation périnéale, chez un kinésithérapeute ou chez une sage-femme.
Au Québec, les parents peuvent décider de prendre un congé parental après la naissance. D’une durée maximale de 52 semaines, il est rémunéré entre 50 et 75% de votre salaire. Cependant pour en bénéficier, il faut remplir certaines conditions. Et notamment être résident du Québec, avoir cotisé au RQAP, avoir perçu un minimum de 2000$, et avoir travaillé au moins 16 semaines. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter le Régime québécois d’assurance parentale (RQAP).
Si vous avez toujours quelques craintes et appréhensions à l’idée d’allaiter, faites appel à La Ligue La Leche. Sa mission : aider les mères à allaiter leur bébé par un soutien de mère à mère, en donnant de l’encouragement, de l’information, de l’éducation et en faisant la promotion d’une meilleure compréhension de l’allaitement.
Enfin, médecins et sages-femmes conseillent fortement de faire du sport (de façon raisonnable bien sûr). Le Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport ainsi que l’association Kino-Québec ont d’ailleurs publié en 2014 un manuel détaillant les exercices physiques pour une remise en forme après l’accouchement. Massages, yoga et exercices de renforcement : les bonnes adresses ne manquent pas à Montréal !
*Les noms ont été modifiés.
L’article a été mis à jour le 19 juillet.