Le film “Jalouse” de David et Stéphane Foenkinos, distribué par Axia Films, sortira au Québec le vendredi 30 mars 2018. Il met en vedette Karin Viard, Anne Dorval, Thibault de Montalembert (de la série “Dix pour cent” qui sera bientôt adaptée au Québec) et Bruno Todeschini. On a profité de l’occasion pour discuter avec Stéphane Foenkinos.
Le résumé de l’histoire ? Nathalie Pêcheux, professeure de lettres divorcée, passe quasiment du jour au lendemain de mère attentionnée à jalouse maladive. Si sa première cible est sa ravissante fille de 18 ans, Mathilde, danseuse classique, son champ d’action s’étend bientôt à ses amis, ses collègues, voire son voisinage… Entre comédie grinçante et suspense psychologique, on assiste à la bascule inattendue d’une femme.
Après avoir coréalisé “La délicatesse” en 2012, les frères Foenkinos signent ici leur deuxième long-métrage. Tantôt comédie grinçante, tantôt réflexion sur les dessous de l’envie, “Jalouse” dresse le portrait d’une quinquagénaire mal dans sa peau et en proie à ses ambivalences. Anne Dorval y incarne l’attachante Sophie, un personnage qui sait faire preuve d’indulgence auprès de sa meilleure amie devenue “jalouse”.
“Quand on fait un film tous les 6 ans, on est à l’écoute de nos désirs et on a le droit de se mettre à rêver : on a rêvé de Karin Viard dans ce rôle principal et on a essayé de lui mettre en face d’elle des gens de haut niveau, à l’image d’Anne Dorval. Nous admirons Anne depuis toujours, on est aussi fans de Xavier Dolan, c’était un peu notre façon de rendre hommage au cinéma québécois”, nous a confié Stéphane Foenkinos, par téléphone.
“Même s’il s’agissait d’un second rôle, on voulait absolument le proposer à Anne. C’est un cadeau inouï qu’elle nous a fait d’accepter notre proposition”, a ajouté le réalisateur français qui estime que l’actrice québécoise “apporte énormément” au film.
On ne peut pas non plus s’empêcher de remarquer cet accent très français emprunté par Anne Dorval pour incarner son personnage. “On lui a laissé le choix de son accent, québécois ou français, peu nous importait. Mais elle nous a dit : “je veux incarner une Parisienne !”. C’était un rôle de composition formidable pour elle, elle a travaillé énormément et tout cela passe avec une fluidité incroyable à l’écran”, confie le réalisateur qui espère que les Québécois ne seront pas offensés que cette “immense actrice québécoise” prenne l’accent français. “C’est un hommage au Québec d’avoir Anne Dorval dans notre film.”
Habitué à venir visiter la Belle Province, Stéphane Foenkinos aime à rappeler que le Québec est sa deuxième nation. “C’est un grand honneur que notre film sorte au Québec. Le Canada m’a redonné le goût du mélange des arts”, a aussi rappelé le Français en faisant référence à son court métrage, “Gédéon (Trilogie du canard)” dans lequel les acteurs québécois Monia Chokri (qui a joué dans “Les amours imaginaires” et “Laurence Anyways”) et Pierre Lapointe apparaissent.
À la question de savoir si le réalisateur de “Jalouse” était lui-aussi jaloux, la réponse ne s’est pas faite attendre : “Je ne pense pas l’être ! (rires) Si je l’ai été, c’était certainement lié à des circonstances affectives. (…) Mais j’espère que notre film permettra aux jaloux de s’interroger sur eux-même et de se débarrasser de ce problème.”