Montréal la végane ? De nombreux Français font le choix d’abandonner la viande en arrivant dans cette ville qui compte 134 établissements entièrement véganes selon le site Happy Cow (qui recense les lieux végétaliens partout dans le monde).
Voilà une nouvelle qui va ravir les moins carnivores d’entre nous : le nouveau Guide alimentaire canadien, dévoilé ce mardi 22 janvier, vient de revoir sa copie en recommandant plus d’aliments d’origine végétale, et moins d’origine animale, en regroupant produits laitiers, viandes, poissons et légumineuses dans la catégorie protéines. Pour Elise Desaulniers, directrice générale de la SPCA de Montréal (dont on a déjà parlé ici), Montréal serait une ville particulièrement « végane-friendly ». Auteure de trois essais sur le véganisme, cette ancienne candidate pour le Parti animaliste aux dernières législatives apprécie que le rapport au véganisme y soit « beaucoup moins politisé qu’en France, et plus convivial ». Car si en France aussi, on peut observer une sensibilisation à manger moins de viande — en témoigne l’initiative « Lundi Vert » lancée en début d’année par 500 personnalités — le débat est parfois houleux.
« À Montréal, il règne une certaine ouverture au véganisme. Bien que les véganes soient toujours très minoritaires dans la métropole québécoise, on sent que de plus en plus de Montréalais souhaitent végétaliser leur alimentation », note Elise Desaulniers. De nombreux restaurants proposent des options véganes — souvent clairement indiquées — sur la carte. « On peut facilement trouver des substituts de produits laitiers ou de viande dans tous les supermarchés », se réjouit la militante, regrettant toutefois qu’on ne puisse pas toujours trouver de fromages fins véganes « comme les brie et camembert qui font fureur en Europe et même au sud de la frontière ». « L’offre en restauration reste aussi limitée. On peut facilement manger un bo(w)l, une poutine ou un burger, mais les établissements gastronomiques sont encore peu nombreux », nuance-t-elle.
Les Français seraient-ils plus amateurs de viandes ou de fromages que les Canadiens ? Pas si sûr, si on en croit le nombre d’entre eux qui se sont tournés vers une alimentation végétarienne ou végétalienne après quelques temps au Canada. Sandra Duda, en PVT, a arrêté la viande. Elle évoque une prise de conscience plus grande sur les questions de santé et d’écologie ainsi qu’un mode de vie plus sain. « La qualité de la viande a aussi joué dans ma transition : elle est de moins bonne qualité au Canada, sauf si on y consacre un certain budget. Alors j’ai commencé à m’abonner aux paniers des fermes Lufa, à aller dans des cafés véganes, etc. »
Même son de cloche du côté de Mika Durand*, qui n’hésite pas à qualifier de “dégoûtante” la viande de ce côté-ci de l’Atlantique. « Au début, j’achetais la viande un peu partout pour comparer, et même la viande de la boucherie m’a dégoûté. Ces mauvais souvenirs m’ont fait perdre le goût d’en manger. Du coup, j’ai découvert un nouveau mode de vie, et franchement, j’adore ! ».
Pour Marceau Boulenger, c’est une sensibilité à l’antispécisme (le droit des animaux à avoir leur propre vie et ne pas souffrir pour le plaisir des humains) accrue après le premier festival végane à Montréal qui l’a fait passer d’une alimentation végétarienne à végétalienne.
À Paris, le végétarisme a de plus en plus la côte aussi, avec 308 établissements exclusivement végétariens (ni viande ni poisson) ou végétaliens (aucun produit d’origine animale). Mais à Lyon, on n’en compte que 35, et seulement 23 à Marseille…
*Le nom a été modifié.