À Montréal, il s’est reconverti dans l’épicerie zéro déchet. De l’ostéopathie à la boutique Vrac & Bocaux dans le quartier de Rosemont-La-Petite-Patrie, retour sur le parcours d’un Français qui permet aux Montréalais de mieux manger tout en protégeant la planète.
Si vous avez entendu parler de la boutique Vrac & Bocaux, l’une des boutiques phares du mouvement zéro déchet à Montréal, vous ignoriez probablement qu’un ostéopathe français en avait eu l’initiative. Installé à Montréal depuis 2011 (“un rêve d’enfant“, explique le Français), c’est en octobre 2016 que Thomas Tiberghien a ouvert son épicerie zéro déchet avec sa conjointe, Nelly Mermet-Grandfille. Puis il a repris seul les rênes de ce jeune commerce.
“J’avais vu que cela fonctionnait bien en Europe (France, Allemagne, Angleterre) et il n’y en avait pas encore à Montréal à ce moment là (…). Il fallait faire cinq ou six magasins différents pour obtenir l’ensemble des produits d’épicerie”, raconte l’ostéopathe devenu épicier, qui confie avoir eu depuis longtemps l’envie de se lancer en affaires.
Chez Vrac & Bocaux, on peut trouver des produits secs mais aussi du lait consigné, des fromages, fruits et légumes, pâtes à tartiner (Allo Simonne, dont nous avons parlé ici), boissons, lessive et produits de soins… Une petite boutique qui permet de faire ses courses en réduisant ses déchets tout en consommant du bio et du local, dans la mesure du possible. “Nous avons 95% de produits bio. Les 5% qui ne le sont pas, c’est parce qu’on n’arrive pas à les trouver en biologique et en vrac“, explique l’entrepreneur.
Mis à part certains produits de consommation courante, comme les bananes par exemple, ou pour varier les légumes en hiver, les produits locaux sont privilégiés. Un choix éco-responsable revendiqué. “En travaillant avec des producteurs de Montréal ou du Québec, on arrive à avoir des contenants consignés par les producteurs, donc on a des produits sans déchet de la création jusqu’à la consommation par le client, explique le Français. C’est cela la grande force des épiceries zéro déchet : on travaille en amont pour réduire les déchets“.
Depuis sa création, les ventes de la boutique décollent. “À l’ouverture, nous étions deux à temps complet dans l’épicerie, avec deux employés à temps partiel. Aujourd’hui, j’ai treize employés“, raconte l’entrepreneur qui a finalement décidé de lâcher l’ostéopathie pour se consacrer totalement au développement de son épicerie.
Des projets ? Bonne nouvelle pour celles et ceux qui pratiquent déjà ou veulent se lancer dans le zéro déchet : une nouvelle boutique “Vrac & Bocaux” devrait ouvrir ses portes à Montréal en 2019. “Il y a plusieurs quartiers possibles, mais je n’ai encore rien signé (…). Cela va dépendre des opportunités“, lance Thomas Tiberghien.
Un nouveau point de vente qui permettra aux Montréalais de continuer à intégrer de bonnes habitudes, meilleures que celles des Parisiens sur certains points, d’après l’épicier. “Je ne connais pas tout ce qui se fait en France, mais d’après ce que j’ai pu constater lors de mes derniers voyages, je trouve que Montréal est plus en avance que Paris, ne serait-ce que pour la gestion du compost. À Paris, ce sont des petits composteurs de ville, tout le monde trouve cela horrible parce que ça sent mauvais dans les cours, alors qu’ici on a la chance d’avoir un compost qui est géré par la ville dans quasiment tous les quartiers”, analyse le Français.
Réduire vos déchets, ça vous tente ? Au-delà de votre empreinte écologique cela peut aussi permettre de réduire ses dépenses en achetant uniquement les quantités dont on a besoin. Pas de matériel ? ” On a tous des pots, des sacs ou des ziplocs qui traînent dans nos placards”, souligne Thomas Tiberghien, qui vend par ailleurs quelques contenants sur place pour dépanner. Il nous livre un dernier conseil : “Commencer par un petit geste, comme par exemple utiliser un pot Masson ou une tasse fermée pour consommer son café à emporter et avoir en permanence quelques ustensiles dans son sac (serviette de tissu, sac de congélation avec un zipper, pot, couverts…)“. C’est le moment de prendre des bonnes résolutions.