Son artiste canadien préféré est l’illustre Mac DeMarco, il vit entre la ville et la campagne et se sent protégé par les bonhommes roses de Philippe Katerine, avec qui il a bien plus qu’un point commun. Quelques heures avant d’enflammer la scène Bell et de se retrouver une fois de plus en caleçon devant la foule, nous avons rencontré Miel de Montagne. Le Québec le rappelle sans cesse pour de nouvelles dates dans la province, et il est en quête d’inspiration pour les paroles de son prochain album…
Miel de Montagne, de son vrai nom Milan Kanche, baigne dans la musique depuis toujours. Son père, Marcel Kanche, est lui-même artiste. Il a notamment été parolier pour Matthieu Chedid et Vanessa Paradis.
Le jeune Milan Kanche a commencé par la batterie. Il s’est ensuite mis à la guitare avant de finalement devenir DJ. Son actuel projet pop-électronique est né plus tard, et il pense s’être trouvé dans ce personnage. En tout cas, pour l’instant. « Je mets tout en place dans ma vie pour essayer de faire ça jusqu’au bout, jusqu’au bout de cette vie en tout cas. Pour la prochaine vie on verra, mais si je peux faire plusieurs vies à faire de la musique, c’est cool », déclare l’artiste le sourire aux lèvres.
Miel de Montagne vit entre Paris et la campagne, mais il se refuse à louer un logement dans la capitale. Son vrai fief reste celui de ses parents : « La moitié de mon temps, je la passe à Paris, mais j’ai décidé de ne pas vivre à Paris. Donc je dors comme un clodo chez des potes, sur les canapés. C’est hyper épuisant mais en même temps c’est assez rigolo. Par contre j’ai mon studio en face de chez mes parents dans un village de 2000 habitants qui est trop cool. En plus il y a un petit bistro qui vient d’ouvrir, donc je peux ne plus me faire à manger. »
L’énergie de Miel de Montagne est contagieuse, et elle semble même traverser l’Atlantique. « Moi j’aime beaucoup le Québec, mais j’ai surtout l’impression que c’est les Québécois qui m’apprécient », confie l’artiste. Et cela va sans dire, il a déjà été invité à jouer dans trois festivals de la province cette année.
Nous l’avons vu sur scène quelques heures après l’entrevue, le public d’ici connaît le personnage et ses chansons par cœur. Sa douce folie séduit plus d’un Québécois, et il continue de gagner progressivement en popularité. Il était d’ailleurs en ouverture du spectacle de Karkwa, groupe québécois emblématique qui faisait son grand retour, une belle occasion de se faire connaître auprès d’un public encore plus large.
Loin d’être un artiste conventionnel, Miel de Montagne ne craint pas l’excentricité. En portant des jupes roses, en osant se déshabiller sur scène et dans ses clips et en chantant des paroles dénuées de sérieux, il incarne une belle liberté artistique.
« Depuis que je suis tout petit, quand on me filme et qu’on me regarde, il y a un truc au fond de moi qui me pousse à faire une bêtise, un truc débile », avoue-t-il avec malice. Cet esprit libre trouve au Québec un terreau fertile pour s’exprimer : « Les gens ici sont stylés, comparé à Paris, c’est plus inspirant, j’ai un peu plus envie de connecter avec les Québécois qu’avec les Français », confie-t-il avec sincérité.
Assis sur les marches de béton de la Place des Festivals de Montréal, entouré des bonhommes roses de Philippe Katerine, Miel de Montagne a l’impression d’être en sécurité : « Je me sens protégé, j’ai l’impression qu’il y a le fantôme de Katerine qui erre et me protège… comme Spiderman ». Il ignore si sa musique peut s’ancrer dans le mouvement du Mignonnisme fondé par le chanteur de Louxor j’adore, mais il soutient la démarche artistique de son proche collègue. « Je vote Mignonnisme », ajoute l’artiste avec assurance et humour.
En fait, les deux artistes ont plus en commun qu’on ne le pense. À l’écoute de leur duo C’est dur, leur amitié sonne comme une évidence. Une voix douce, des paroles humoristiques flirtant avec l’absurde, une attitude légère face à tout ce qui les entoure… c’est bien Miel de Montagne et Philippe Katerine.
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