Vous êtes fin prêt(e)s pour pédaler tout l’été. Peut-être même avez-vous magasiné un vélo d’occasion en suivant nos conseils avisés. Maintenant, il s’agit d’apprendre à vous adapter au monde impitoyable des deux roues. Suivez le guide (de survie).
Mieux vaut miser sur le bon vélo. Pour Jacques Quevillon, propriétaire de Vélo Montréal, boutique de réparation et location de vélos, le plus important est de vérifier la chaîne, avoir des pneus bien gonflés et… les freins ! « Faites réviser une fois par an », conseille le spécialiste.
Pouvoir freiner, c’est bien, être vu des autres, c’est encore mieux. L’important, c’est d’être voyant. Jacques Quevillon insiste sur le respect des règlements : « Il faut avoir ses réflecteurs de lumières le soir, c’est obligatoire ». La Société de l’assurance automobile du Québec indique sur son site internet où ces derniers doivent être placés. Idéalement, il en faut six : à l’avant, à l’arrière, sur les rayons des roues et sur les pédales. La nuit, ajoutez un phare ou un feu blanc à l’avant et un feu rouge à l’arrière. En cas de négligence, l’amende peut atteindre 100$. « La police à Montréal a renforcé les contrôles, car le nombre d’accidents a augmenté », met en garde Jacques Quevillon. Vous êtes prévenus !
Ça semble évident, mais mieux vaut insister : vous n’êtes pas seul(e)s sur la route.. Il est donc vivement recommandé – quoique non obligatoire – d’utiliser les pistes cyclables. D’ailleurs, l’organisme Coalition vélo milite pour plus d’aménagements protégés. « Une bande au sol ne protège pas suffisamment, surtout les enfants cyclistes », déplore Claudine Sauvadet, la porte-parole.
En tout cas, vous êtes sensés circuler aussi près que possible de la bordure ou du côté droit de la chaussée, dans le sens de la circulation, sauf si vous vous apprêtez à tourner à gauche. Même sur une piste, soyez vigilants. « Des rollers, des chaises roulantes…il y a de tout sur les pistes cyclables », insiste Jacques Quevillon. Pour lui, le paradoxe du cycliste, c’est qu’il doit « se comporter comme un piéton au niveau des intersections, et comme une voiture lorsqu’il roule ». De quoi en perdre les pédales !
Jacques Quevillon regrette qu’il n’y ait pas de formation obligatoire pour les cyclistes. « Quand on n’a pas le permis de conduire, on est souvent moins vigilant », soupire-t-il. Pour Claudine Sauvadet, le prérequis de base est de lire le Code de la sécurité routière, disponible aussi sur le site de la coalition. « On éviterait ainsi beaucoup de ‘je ne savais pas’ ». Elle recommande également de suivre le programme du cycliste averti, une formation donnée en milieu scolaire, ou de se renseigner pour être formé par un instructeur.
Pour être en sécurité, mieux vaut ne pas être pressé. Pour le propriétaire de Vélo Montréal, « si un camion veut tourner, c’est au cycliste de faire attention. Il doit laisser passer ». Une vitesse modérée est la meilleure manière de pouvoir réagir en cas de danger. « Il faut être conscient qu’on est vulnérable, invisible, et qu’on partage la route. À vélo, on ne fait pas le poids face à de gros véhicule », rappelle Claudine Sauvadet
Si depuis le 18 mai 2018, les cyclistes n’ont plus l’obligation de signaler leur intention de ralentir ou de s’arrêter, ils doivent indiquer leur intention de tourner. Pour tourner à gauche, placer le bras gauche horizontalement. Pour tourner à droite, placer le bras droit horizontalement, ou l’avant-bras gauche verticalement vers le haut si c’est plus commode. “Beaucoup de voitures ne mettent pas leur clignotants“, regrette Inès Marquie, infirmière et cycliste avertie. Ne faites pas comme eux !
La météo n’ayant pas été clémente ces derniers mois (doux euphémisme !), certaines routes sont particulièrement endommagées. Inès Marquie avoue même devoir parfois « slalomer sans voir la route, la nuit », autour des nids de poule qu’elle a aperçu la journée. « En principe, on ne devrait pas rouler sur les trottoirs », prévient Jacques Quevillon. « Mais avec les gels et dégels, les routes sont bien endommagées », nuance-t-il.
Les vols de vélos auraient explosé ces derniers temps à Montréal. Jacques Quevillon parle même de « cartel ». D’où l’importance de bien se garer, pour non seulement éviter d’encombrer, mais aussi sécuriser sa monture. « Un vol sur cinq est dû à un vélo mal garé », rappelle-t-il. « Un antivol, ça se coupe facilement ! »
Bien sûr, le port du casque est vivement recommandé, même s’il n’est pas obligatoire (sauf dans la municipalité de Sherbrooke). Le port d’écouteurs est lui interdit depuis le 30 juin 2018. L’infraction à ce règlement est passible d’une amende de 80 à 100$.
Et le Festival Go Vélo, ça commence aujourd’hui !