D’abord programmé à L’Astral qui compte 450 places, c’est finalement au MTelus (2300 places) qu’Eddy de Pretto a donné son concert dimanche soir, pour répondre à l’appel des fans de plus en plus nombreux. Ce mardi 12 juin, il a donné une conférence de presse post-concert, une première aux Francos, voici ce qu’on en retient.
“J’ai été très ému de l’accueil que j’ai reçu ici, à Montréal !”, a lancé d’emblée l’artiste français qui dit vivre un peu “le rêve américain” en participant aux Francos. Conscient de l’impact de sa célébrité naissante, il avoue ne pas manquer d’opportunités, y compris dans le domaine de la mode. “Plus t’es vu, plus t’as des opportunités, c’est fou”, a simplement confié le Français de 25 ans qui rêverait de collaborer avec James Blake.
Interrogé par un journaliste québécois sur l’usage de l’anglais dans ses chansons (qu’il utilise très peu, raison de plus pour que les Québécois l’adorent), il a fait savoir qu’il n’avait “pas de souci avec l’anglais”. “Mais j’essaie au maximum de faire rythmer le français, de faire claquer les consonnes pour qu’on puisse entendre les phrases jusqu’au bout. Le sens des mots est très important pour moi”, a expliqué le chanteur qui écrit ses propres textes et qui note ses inspirations au moins une fois par jour dans son téléphone.
Parmi les thèmes récurrents dont on lui parle souvent et auxquels il n’a pas échappé non plus en conférence de presse à Montréal : l’homosexualité et la virilité. “Ce sont deux thèmes distincts mais pas mal amalgamés en France”, a précisé Eddy de Pretto qui constate que le public réagit davantage à son titre “Kid”, qui joue sur le flou de l’identité et du genre, que sur “Normal” qui traite d’homosexualité.
“Certains pensent que “Kid” est une chanson LGBT iconique alors que moi je ne l’ai pas écrite en pensant que j’étais homo mais plutôt pour questionner cette “virilité obligatoire” dans laquelle je ne me suis jamais retrouvé (…)”, a expliqué Eddy de Pretto avant de résumer sa pensée : “Peu importe la sexualité, vivons ensemble ! (…) En musique comme dans la vie de tous les jours, évitons le maximum de cloisons, on peut être dans tout et proposer énormément de choses avec des références différentes.”
Quant aux personnalités québécoises inspirantes, le Français retient Céline Dion qui le fait “beaucoup rire”, Pierre Lapointe dont il trouve les albums “très justes et très beaux” mais aussi le plus célèbre des réalisateurs québécois. “Xavier Dolan m’a énormément plu et inspiré dans ce qu’il a montré. Mais je ne l’ai pas encore rencontré… Il ne veut pas me rencontrer je pense (rires). Il vit à Montréal ou pas ? Si quelqu’un a son contact !”. À bon entendeur…
Côté projets, Eddy de Pretto n’en manque pas. “Je vais continuer à aller chercher des sujets qui brûlent en moi pour me questionner, m’élever et me faire avancer, toujours”, a confié l’artiste qui garde les pieds sur terre et continue à dîner avec sa mère le dimanche soir à Créteil. Il y a des choses qui ne changent pas.
Enfin, à noter d’ores et déjà dans vos agendas : Eddy de Pretto sera de retour à Montréal le 2 septembre 2018, dans le cadre du festival Mile Ex End. C’est un rendez-vous.