Partir de Montréal pour rejoindre Vancouver en levant son pouce. C’est le défi que s’est lancé Jacques, un jeune français de 26 ans, à l’approche de la fin de son PVT. Nous l’avons retrouvé au métro Saint-Michel alors qu’il s’apprêtait à quitter Montréal avec son sac sur le dos.
« Je suis tellement stressé», exprime Jacques, le téléphone à la main prêt à retrouver son lift, la voiture qui va l’amener à Val d’Or. La tension du grand départ est palpable : « je vais faire une crise de panique jusqu’au moment où je serai assis dans la voiture», confie celui qui prépare son voyage depuis 6 mois.
« Partez. Partez sur le pouce, partez en nature. On apprend tellement sur soi-même, sur les autres. Ça en vaut la peine. »
L’idée de traverser l’Amérique sur le pouce (c’est ainsi qu’on parle de faire du stop au Québec) ne date pas d’hier pour Jacques. « J’ai toujours entendu beaucoup d’histoires, fictives ou non, de gens qui voyagent à travers l’Amérique sur le pouce », se rappelle-t-il.
L’appel de la route
Si Jacques avait déjà fait du pouce, ce voyage est une première à cette échelle. Pas d’itinéraire défini, pas de réservations. Juste une envie : « Je veux voir où la vie m’emmène ». Il a changé ses plans plusieurs fois avant même de partir.
Une dizaine de personnes de son entourage ont également traversé le Canada en stop, dont Angèle, sur qui nous avions écrit il y a bientôt deux ans.

Vivre de l’incertitude
L’absence de certitude ne l’effraie pas, au contraire: « Les gens qui me disent que je suis fou de faire ça ont peut-être raison. Mais justement, c’est ça qui rend l’aventure intéressante : tu te débrouilles avec ce que tu as. »
Conscient de la solitude, des longues attentes sur le bord des routes et des imprévus possibles, Jacques y perçoit une occasion de tester ses limites. « Les premiers jours, je pense que ça va être difficile le fait de se retrouver tout seul et de devoir se débrouiller va être difficile. Mais je pense que c’est ça le but aussi, de voir comment tu réagis dans des situations complexes», partage-t-il.
Une aventure intérieure et humaine
Plus qu’un défi personnel, Jacques cherche à renouer avec les autres : « J’aimerais retrouver ce contact humain en s’entraidant. »
À la question : « Qu’est-ce que tu dirais au Jacques de juin, une fois arrivé ? », il répond :« Je lui dirais que je suis fier qu’il ait tenu jusqu’au bout. Et je lui demanderais si c’était aussi dur que prévu, de partir comme ça, de laisser les gens derrière. » Puis il ajoute : « Mais surtout, j’espère qu’il a pris le temps de rencontrer des gens et de créer des vraies connexions. »
Son conseil ?

Les inspirations de Jacques
- Into the Wild, Sean Penn
- Captain Fantastic, Matt Ross
- Nomadland, Chloé Zhao
- The Secret Life of Walter Mitty, Ben Stiller
- Wild, Jean-Marc Vallée
Pour se préparer
Jacques recommande deux ressources :
- Hitchwiki : le « Wikipédia » du voyage en auto-stop, utile pour connaître les lois locales et les bons spots pour lever le pouce
👉 hitchwiki.org - Un Youtubeur qui a traversé le Canada en stop
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