Un « sommet de l’innovation franco-québécoise » a quoi ça peut bien servir ? La réponse est aussi simple que cruciale : à se parler ! Car on a beau travailler dans la tech, parler de réseau et être immergé dans un pays d’adoption, « on peut parfois se sentir isolés », confie Jérémie Mani, co-fondateur du « réseau social altruiste » Altruwe. « Ici, on mélange les cultures, les façons de faire et de voir les choses. Forcément, ça fait un creuset duquel on ne peut tirer que des enseignements positifs. »
Jérémie Mani était parmi les quelque deux cents acteurs Québécois et Français de la tech, réunis ce mardi au Sofitel de Montréal à l’occasion du premier Sommet de l’innovation franco-québécoise organisé par French Tech Montréal – également connu sous le nom Bleu Blanc Tech.
Si la genèse est politique -c’est l’un des évènements phares de l’Année de l’innovation franco-québécoise, lancée en fanfare l’an dernier par les gouvernements français et québécois-, l’essentiel était ailleurs. Entrepreneurs, responsables d’incubateurs et autres investisseurs étaient là avant tout pour s’inspirer et partager. Réseautage était le mot clé. « Le réseau est pour un entrepreneur une matière première qui vaut de l’or », affirme ainsi Lucas Colney, membre du comité d’accompagnement à French Tech Montréal et conseilleur au sein de l’incubateur Centech. « Les échanges directs permettent de pitcher sa solution et d’avoir un retour rapidement. Nous faisons en cinq minutes ce que nous aurions peut-être mis un mois minimum à faire », ajoute-t-il.
Parmi les panels de la journée, celui consacré à la tech for good a été particulièrement suivi. « Aujourd’hui, il existe de nombreux outils qui sont là pour les gens et pour la planète. Si on s’en sert bien, cela pourrait aider à se sortir de problématiques sociales et environnementales qu’on a actuellement », pense Elisa Groslier, co-fondatrice de Civision et participante du panel. Son entreprise qui a vu le jour en 2022 collecte des données et les met à disposition des municipalités afin qu’elles soient plus outillées pour prendre des décisions éclairées.
Elisa Groslier est convaincue qu’un tel événement peut permettre de transmettre l’idée que la tech peut être mise au service du positif. Il en va de même pour Jérémie Mani, co-fondateur de Altruwe qui se veut “le réseau social de ceux qui s’engagent pour l’altruisme”, en développant une communauté autour du partage de contenus inspirants. « Les contenus positifs sont souvent cachés entre trois faits divers et quatre homicides, donc on va les chercher ailleurs et les remettre au même endroit pour essayer d’amplifier leur visibilité », explique l’entrepreneur.
« Si à la fin de ce type d’événement on a réussi à convaincre une ou quelques personnes de se lancer dans quelque chose de positif, je pense que la job sera faite. On veut faire en sorte que les personnes se tournent vers des activités non pas égo-centrées mais vers le positif au sens large, l’altruisme », croit Jérémie Mani.
Ce dernier rappelle d’ailleurs l’étendue des horizons du monde de la tech : « Je ne suis pas un scientifique, je viens du milieu du commerce. Il y a beaucoup de personnes aujourd’hui dans la salle qui ont des profils juridiques ou de management et qui viennent chercher des idées. »