Dimanche 12 mai au Canada, le 26 mai en France. Ça ne vous aura pas échappé, on ne célèbre pas les mamans le même jour des deux côtés de l’Atlantique. Pourquoi la fête des mères n’a pas lieu le même jour au Canada qu’en France ? Enquête.
Tout est vraiment différent en Amérique du Nord, même la fête des Mères. Mais selon l’universitaire Antonio Dominguez Leiva, “c’est plutôt la France qui est en décalage, puisque la première création officielle, aux Etats-Unis, du jour de la mère est bien le deuxième dimanche de mai“.
Ce spécialiste de l’Histoire culturelle rappelle la célèbre phrase d’Anna Jarvis, la fondatrice de la fête des mères. “Second Sunday in May, Mother’s Day“. En effet, c’est au pays de l’Oncle Sam que l’on doit le « Mother’s Day », créé en 1908. Une institutrice originaire de Virginie, Anna Jarvis, avait poussé son État à fêter les mères le deuxième dimanche de mai, sa mère étant décédée en 1905 à cette date. La légende veut que sa mère avait fréquemment émis le vœu de voir la création d’une journée en hommage à toutes les mamans.
Ainsi, peut-être conscient du potentiel commercial d’une telle célébration, l’État de Virginie a accédé à la demande de sa concitoyenne. Dès 1914, le président Woodrow Wilson officialise cette célébration au niveau national. Le Canada a suivi son voisin la même année.
De nombreux pays européen se sont alignés sur la date américaine. Parmi eux, l’Allemagne, l’Autriche, Chypre, la Finlande, la Grèce, l’Italie, la Slovaquie, la République Tchèque, le Danemark, les Pays-Bas ou la Belgique (sauf à Anvers). Mais pas la France. “En France, sur l’inspiration du modèle états-unien, la fête fut officialisée légalement le 24 mai 1950. Mais placée à la fin du mois de mai, car la date originale était déjà prise par nulle autre que… Jeanne d’Arc !“, explique Antonio Dominguez Leiva.
L’idée d’une fête des mères avait déjà été évoquée par Napoléon. Puis, au début du siècle pour relancer la natalité, supposée faible par rapport à celle de “l’ennemi” du moment : l’Allemagne. D’autres initiatives ont ensuite vu le jour dans l’Hexagone, comme celle menée par Prosper Roche, fondateur d’une société de secours mutuelle (l’Union Fraternelle des Pères de Famille Méritants d’Artas) en 1906. Sous le régime de Vichy, la place des mères de famille est largement valorisée. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas ce régime qui est à l’origine de la fête des mères à la française, mais le ministre chargé de la Santé, avec la collaboration de l’UNAF (Union Nationale des Familles).
La date est fixée donc au dernier dimanche de mai. Une exception toutefois : si cette date est celle de la Pentecôte. Dans ce cas, on célèbrera les mamans le premier dimanche de juin. Tout cela est très sérieux, puisque inscrit au Code de l’action sociale et des familles en 1956, et assigné au ministre chargé de la Famille depuis 2004.
Pourtant, il n’y a aucun consensus dans le monde sur la date. Les Norvégiens la fête le deuxième dimanche de février (mais le 9 février à Bergen). En Géorgie, c’est le 3 mars. En Israel, la fête des mères change en fonction du calendrier hébreux : le 30 Shevat, soit entre le 30 janvier et le 1er mars. Dans les Balkans (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Serbie, Roumanie, et aussi plus loin, en Moldavie), on aime fêter les mères le 8 mars. Soit le même jour que la Journée internationale des droits des femmes – même si les deux fêtes n’ont rien à voir. Dans les pays du Golfe, on associe la fête des mères avec l’équinoxe du printemps, le 21 mars – quelle jolie métaphore.
Si les beaux jours font plutôt consensus, d’autres pays préfèrent l’hiver, comme le Panama qui célèbre “los madres” le 8 décembre, ou l’Indonésie, qui a choisit le 22 décembre.
Pas de panique donc si vous vous êtes emmêlés les pinceaux entre les dates. L’important, c’est de fêter votre chère maman à un moment ou un autre ! Et pour ceux qui sont vraiment à la bourre dans leur quête du cadeau, retrouvez notre sélection ici.