À l’occasion du Festival du nouveau cinéma de Montréal, nous sommes partis à la rencontre de réalisateurs français qui, bien qu’ils n’en soient pas à leurs premiers pas, sortent leur premier long métrage.

• Aventure, ésotérisme, et érotisme: “Burroughs contamine Jules Vernes” dans “Les Garçons Sauvages” écrit et réalisé par l’artiste Bertrand Mandico. Le réalisateur toulonnais, qui s’est formé à l’animation aux Gobelins, a depuis tourné de nombreux courts-métrages, qui, tous, détonnent par leur étrangeté et leur sens de la provocation.  “La plus belle de toute les hallucinations”: cette réplique du film le résume parfaitement. Onirique, érotique, cette odyssée en noir et blanc ressemble à une version hardcore du “Pays Imaginaire”, où les fantasmes sont rois. Un ovni avec des saveurs de David Lynch, où pleuvent les références à Fassbender, Vigo, Cocteau, Genet, Burroughs, Teshigahara, ou Wakamatsu.

• Bruno Forzani et Hélène Cattet, l’incroyable duo belge, étoile montante du film de genre, sort une adaptation d’un roman de 1970 de Jean-Patrick Manchette, Laissez bronzer les cadavres. Après une série de courts-métrages aux thèmes intimes et singuliers, ils ont choisi d’adapter l’oeuvre d’un autre, tout en restant fidèle à leur genre et en offrant un exercice de style hors du commun. La chair est filmée et sublimée à fleur de peau, par le prisme d’un esthétisme tarantinesque. Sensoriel, transgressif, inspiré du giallo italien et du western spaghetti, le spectateur perd le fil de la narration mais la forme prend le dessus. Filmée sur Super 16, la saturation de la pellicule accompagne les personnages au milieu de la nature sauvage des paysages corses. La chorégraphie hypnotique et la réalisation travaillée ne laissent pas indifférents et prouvent une fois de plus le talent et le perfectionnisme maniaque du couple.

Nous nous sommes rencontrés pour parler peinture, violence, expérience sensorielle et Niki de Saint Phalle.