Vous la connaissez pour son palmarès européen, marqué par des participations à la Coupe du monde et à l’Euro. Aujourd’hui, Charlotte Bilbault évolue sur un tout autre terrain : celui du soccer au Québec. La milieu de terrain française a troqué le Coq pour les Roses de Montréal, la première équipe féminine professionnelle du Québec, et s’apprête à jouer son premier match dans la toute première ligue professionnelle féminine du pays : la Super Ligue du Nord.
C’est un nouveau chapitre fait de premières pour celle qui a connu 56 sélections en équipe de France. Et derrière ce choix se cache bien plus qu’un simple transfert sportif : un défi. À 34 ans, Charlotte Bilbault voit en cette nouvelle aventure une façon de sortir de sa zone de confort.
« Je suis plus en fin de carrière qu’en début », confie-t-elle, tout en précisant qu’elle continuera à jouer tant que le plaisir et le corps suivront.
Pour elle, le choix de se joindre aux Roses de Montréal semble motivé par un double désir : découvrir un autre football et se confronter à une nouvelle culture. Nouvelle ville, nouveau continent, nouveau climat : Charlotte Bilbault découvre un environnement inédit. « Ici, on peut passer de -10 à 10 degrés en deux jours. C’est fou ! », s’exclame-t-elle.
Elle s’adapte aussi au vocabulaire local : fini le « football », place au « soccer ».
Au-delà de l’adaptation à son nouveau cadre de vie, elle aspire à contribuer au développement du soccer féminin canadien, encore en quête de reconnaissance.
Avant de quitter Montpellier, Charlotte Bilbault explique que ce sont des échanges avec la légende du football féminin et directrice sportive des Roses, Marinette Pichon, qui l’ont rapidement convaincue.
« On est rentrées dans les détails du projet, de la structure des Roses, de l’ambition du club, de la place de la femme ici au Québec, de la place de la petite fille ici dans le soccer. J’ai vite été séduite par le projet », se souvient celle qui porte désormais le numéro 10 chez les Roses et dont l’entrée en lice dans une ligue qui aspire à marquer un tournant pour le soccer féminin canadien est symbolique.
Dans ce nouveau rôle, Charlotte Bilbault espère inspirer la nouvelle génération, pour que les jeunes filles puissent, à leur tour, voir leurs rêves éclore et fleurir dans le monde du soccer. « On fait partie d’une équipe historique. C’est incroyable », lance-t-elle. « Aujourd’hui, une petite fille peut croire en ses rêves et se dire : “Je peux devenir professionnelle à Montréal, je peux devenir professionnelle dans mon pays.” C’est une grande avancée. »
« On part d’une page blanche », explique-t-elle. « Tout le monde part de zéro. C’est vraiment excitant et on a hâte que les matchs commencent. » Forte de 56 sélections en équipe de France, elle reste modeste et insiste sur le fait qu’elle est comme n’importe quelle autre joueuse de l’équipe.
« Je ne suis pas venue en me disant : “j’ai été en équipe de France, j’ai fait ci, j’ai fait ça.” Non, pas du tout. » Elle espère tout de même que son expérience sera un atout.
Les Roses de Montréal feront leurs premiers pas en championnat le 19 avril, face à l’AFC Toronto.