Vous avez abandonné le Nutella, utilisez une brosse à dent en bambou et recyclez vos poubelles ? Félicitations, vous faites partie du nombre grandissant de personnes qui se soucient de l’avenir de notre planète. Cette prise de conscience fait aussi surface dans le monde du business et les initiatives écolos fleurissent à Montréal. De la coopérative à la grosse entreprise, la plupart des compagnies tentent de (re)verdir leur image en empruntant le chemin de l’écologie. À l’occasion du Jour de la Terre, Maudits Français a sélectionné quelques initiatives à suivre.
Réduisez vos émissions de CO2
À Montréal, 50% des émissions de gaz à effet de serre sont dues aux transports, qui contribuent aussi largement à la pollution de l’air. Votre voiture parcourt en moyenne 20 000 kms par an et émet plus de 4 tonnes de CO2 ! En plus d’être mauvais pour la planète, les transports sont mauvais pour votre porte-monnaie : tout frais compris, il faut compter en moyenne 11 000$ par an pour s’occuper de votre voiture.
Coup de chance : les trottinettes électriques en libre service feront leur entrée dans les rues de Montréal cet été. Lime, une société de Google, cherche à s’implanter avec des trottinettes électriques sans ancrage (que vous pouvez trouver n’importe où dans la ville).
Pensez aussi covoiturage et découvrez Poparide, l’app de Philippe Langlois qui simplifie vos trajets. C’est en embarquant régulièrement des auto-stoppeurs sur la route qui le menait sur les pistes de ski que l’idée de Poparide est née, sur le modèle de BlaBlacar. L’application revendique déjà plus de 97 000 membres actifs à travers le Canada. Les prochains développement à surveiller de près ? Un système anti-fraude, des améliorations de la plateforme et surtout le développement de nouvelles routes stratégiques. “Sherbrooke – Montréal pourrait être intéressante”, lance le Belge, avant de préciser que ces deux villes étudiantes ont de nombreux points communs et des échanges réguliers. Bonne route !
Mangez en connaissance de cause
À Montréal, les restaurants véganes et végétariens ne manquent pas. L’établissement de La Panthère Verte, pour ne citer que lui, a été l’un des premiers établissements à offrir un service de livraison de repas biologiques. L’équipe tente de créer chaque produit et recette en avoisinant le zéro déchet. Par exemple, leur soupe de brocoli contient les tiges de brocoli — habituellement mises à poubelle — qui contribuent aux 35% de nourriture jetée à Montréal chaque année. Privilégier les circuits courts et utiliser son propre compost font aussi partie des engagements du restaurant.
Achetez en vrac
Chez Vrac & Bocaux, une épicerie de vrac lancée par Thomas Tiberghien, ancien ostéopathe, vous pourrez trouver des produits secs mais aussi du lait consigné, des fromages, fruits et légumes, pâtes à tartiner, boissons, lessive et produits de soins… Une petite boutique qui permet de faire ses courses en réduisant ses déchets tout en consommant du bio et du local, dans la mesure du possible. “Nous avons 95% de produits bio. Les 5% qui ne le sont pas, c’est parce qu’on n’arrive pas à les trouver en biologique et en vrac“, explique l’entrepreneur.
Pour celles et ceux qui ont l’habitude d’acheter des sacs plastiques en passant à la caisse, il n’est pas trop tard pour mieux faire et apprendre à s’en passer. ”On a tous des pots, des sacs ou des ziplocs qui traînent dans nos placards”, souligne Thomas Tiberghien, qui vend par ailleurs quelques contenants sur place pour dépanner.
Depuis le 1er janvier 2018, Montréal interdit aux commerçants d’offrir aux consommateurs des “sacs de plastique léger”. Cela concerne tous les établissements dont l’activité principale consiste à vendre des marchandises au détail. En revanche, les sacs en plastique utilisés exclusivement pour transporter des denrées alimentaires jusqu’à la caisse d’un commerce de détail ou pour les protéger, à des fins d’hygiène, d’un contact direct avec d’autres articles ne sont pas (encore) concernés… Cela ne saurait tarder.
Mettez-vous au vert
Si vous avez la main verte, vous pouvez rejoindre le Jardin des Patriotes, situé sur le terrain de l’école secondaire Louis-Joseph-Papineau. Depuis plusieurs années, ce jardin partagé fait pousser des légumes, fruits et herbes biologiques. Compostage, plantation de semis démarrés en serre, cueillette, vente des produits au marché… Toutes les étapes sont réalisées manuellement et localement.
Faites-le vous-même
Depuis que la sonnette d’alarme a été tirée au sujet de substances peu écologiques utilisées dans certaines crèmes, de nombreuses personnes se sont tournées vers le “fait-maison”. Coop Coco l’a bien compris et propose toute une gamme de produits de beauté et d’hygiène certifiés biologiques, vendus dans des contenants en plastique recyclables et réutilisables. La marque développe aussi et surtout des ateliers “Do It Yourself” bien pensés : vous pouvez apprendre à fabriquer vos propres savons, dentifrices et déodorants (comptez 90$ pour 3 heures d’atelier) ! À tester au plus vite.
Donnez une seconde vie à vos vêtements
Un tshirt en coton, quoi de plus banal ? Vous en avez des dizaines dans votre penderie. Pourtant, un simple tshirt nécessite 2500 litres d’eau ! L’industrie textile est l’une des entreprises les plus polluantes au monde… Elodie Lourimi et Christopher Montoya ont voulu enrayer le phénomène et “donner une dimension éco-responsable à [leur] projet et sensibiliser les gens à l’upcycling”. Leur app’ Upcycli permet donc de revendre des vêtements d’occasion et de “créer un cycle du vêtement”. Revendre les habits qu’on ne veut plus et en acheter d’autres à bas prix, que demander de plus ?
Cultivez-vous écolo
Aux Francos de Montréal, les aliments non consommés sont envoyés à une banque alimentaire, les bannières usagées sont converties en sacs et les lunettes perdues non réclamées sont envoyées en Haïti. Tout comme les autres festivals de la Ville qui font de leur mieux pour limiter leurs empreintes écologiques. Rendez-vous ici pour en apprendre plus… Vous serez agréablement supris·es.
Culture toujours, pour les cinéphiles, on vous conseille Ciné Vert, un festival sur le thème de la transition écologique, qui aura lieu pour la première fois du 2 au 5 mai 2019 au Ausgang Plaza à Montréal. Au programme : une sélection des meilleurs documentaires environnementaux. Un événement prometteur où le public est invité à réfléchir et à débattre pour repenser nos modes de consommation et de production.
Plus bleue Montréal
En mars dernier, la Ville de Montréal a reçu la certification “Communauté bleue” pour souligner son engagement à reconnaître le droit humain à l’eau. “L’élimination de la vente de bouteilles d’eau dans les édifices municipaux de Montréal a été soulignée. Votée en mai 2018, la mesure met cependant du temps à être appliquée dans tous les bâtiments”, peut-on lire ici. “Montréal pose des gestes concrets pour faire face à la crise mondiale du plastique et faire en sorte que les services d’eau soient, et restent un bien public”, a déclaré Maude Barlow, présidente honoraire du Conseil des Canadiens, lors de la remise du prix.
Laissez les biquettes tondre le gazon
Ce projet d’écopâturage a été créé par Biquette à Montréal en 2016 : 8 moutons avaient pris leurs quartiers d’été dans les parcs du quartier de Rosemont. Depuis, l’initiative a été reconduite tous les ans. “Un mouton peut brouter presque 50 mètres carrés de pelouse par jour ! Le projet permet aussi de supprimer la pollution sonore et de favoriser la biodiversité car les oiseaux et insectes ne sont plus incommodés par les tondeuses !”, nous explique Laurence Sauvageau, une des deux bergères responsables du troupeau. “Nous avons eu des naissances, on espère pouvoir poster nos moutons dans plusieurs parcs l’année prochaine.” Un projet qui nous rend chèvre, tant mieux…