Ce jeudi 12 avril 2018, des individus cagoulés ont fait irruption au restaurant La Petite Marche de Montréal où se réunissaient des adhérents du comité local La République En Marche pour un 5@7 informel. Une plainte a été déposée et une enquête est en cours afin d’élucider les circonstances de ces actes.
L’incident survenu à Montréal semble faire directement écho au contexte de grogne sociale très suivi en France où cheminots et étudiants font actuellement face au gouvernement. “Sous couvert de défendre “les cheminots, les étudiants, et les paysans en lutte”, les agresseurs ont manifesté une grande violence, visant directement nos adhérents, et touché physiquement plusieurs d’entre-eux. Le restaurant accueillant également du public, de nombreux clients, dont des enfants, ont été témoins de ces actes”, stipule le communiqué envoyé par le comité En Marche de Montréal.
Rosalie Rémillard, serveuse à La Petite Marche depuis 6 mois, était présente au moment des faits. “Vers 17h30, une vingtaine de personnes cagoulées et masquées sont rentrées dans le restaurant avec des flûtes de fête en chantant “bonne fête”. On pensait qu’ils faisaient une surprise à quelqu’un alors on les a laissés entrer”, raconte la jeune femme de 24 ans.
“Ensuite, ils se sont dirigés directement vers le sous-sol, là où avait lieu le 5@7 du comité En Marche de Montréal, pourtant cette information n’apparaît pas sur la page Facebook de l’événement”, confie encore la serveuse, qui a eu un “feeling bizarre” dès leur arrivée. “Ils ont lancé des pétards, des bombes puantes, ils ont fait du grabuge! Des verres et des bouteilles en verre ont été cassés aussi. Une personne a essayé de les prendre en photo, ils lui ont lancé une chaise dessus”, se souvient Rosalie avant de nous montrer le tract laissé par les agresseurs :
De son côté, Christophe Castaner, Délégué général de La République En Marche a fait savoir qu’il condamnait “avec la plus grande fermeté cette agression intolérable” et qu’il apportait son soutien aux “victimes de ces violences et au comité de Montréal choqué par ces actes”.
Contactée par téléphone, Claire Dartevelle, membre du comité En Marche à Montréal et présente lors de l’agression a confié être encore sous le choc. “On n’a pas compris ce qui se passait. Ils ont débarqué en chantant “Bonne fête Manu”, sûrement parce que cela fait bientôt un an qu’Emmanuel Macron a été élu”, raconte la jeune femme, encore plus surprise que cela se passe à Montréal. “On n’a jamais reçu de menaces auparavant.(…) Quoiqu’il arrive, cela ne nous refroidit pas, on n’a pas peur de continuer à être engagés. On va essayer d’adapter la diffusion de nos prochains événements pour contrôler du mieux possible la sécurité de nos adhérents”, a indiqué Claire Dartevelle avant de rappeler qu’un adhérent était à l’hôpital suite à une blessure à l’abdomen. “D’autres ont reçu du poivre dans les yeux.”
Roland Lescure, député des Français d’Amérique du Nord, a déclaré par voie de communiqué : “Je suis choqué et attristé par l’agression violente et gratuite qu’ont subie, hier soir, les marcheurs de Montréal. L’engagement en politique est incompatible avec la violence physique. Je condamne fermement cette agression qui s’est déroulée dans une ville qui m’est chère et qui est réputée pour sa tolérance et son ouverture sur le monde. J’adresse tout mon soutien aux marcheurs de Montréal et tous mes vœux de rétablissement aux blessés”.