Le Québec est réputé pour son théâtre d’improvisation et le Théâtre Sainte-Catherine nous le confirme chaque semaine. Que vous soyez joueur ou spectateur, vous serez accueilli à bras ouverts dans la grande famille de l’impro.
Cette salle montréalaise qui abrite un café-bar est un sanctuaire de l’impro. Les rencontres hebdomadaires du Théâtre Sainte-Catherine ont lieu tous les dimanches en anglais depuis 17 ans sous le nom de Sunday Night Improv et en français chaque lundi sous le nom des Lundis d’Impro qui fêtent d’ailleurs leurs 10 ans cette semaine.
Vous pouvez au choix participer aux ateliers ou assister aux spectacles donnés le soir.
Les ateliers
Odrey Bégin et Adama Diop sont chargés de la gestion de la salle, de la communication ainsi que des événements.
Chaque lundi de 17h à 19h un professeur anime un atelier d’impro selon ses méthodes d’enseignement. Il suffit de se présenter directement au théâtre pour y participer.
Chaque atelier accueille jusqu’à 25 participants de tous niveaux et de tous âges. « Tu peux n’en avoir jamais fait de ta vie », assure Odrey Bégin, elle-même joueuse et professeure d’impro.
« Quand on donne les ateliers, on annonce qu’on ne vous poussera pas, c’est une sorte de safe place. Si tu ne veux pas monter sur scène, tu ne montes pas sur scène. Tu peux apprendre en regardant », explique celui qui se fait surnommer Grand Ju. Originaire de France, ce passionné d’impro ne rate aucun rendez-vous du lundi : « C’est comme si tu faisais partie d’un club de basket, toutes les semaines on se retrouve pour faire un entraînement. »
Lucas Colney, français originaire d’Alsace, fait ses premières armes en impro au Théâtre Sainte-Catherine depuis cette année. Il a commencé les ateliers sous les conseils de ses amis venus assister à un spectacle. « Les deux heures de cours passent super rapidement, tu rigoles, tu regardes les autres en passant un bon moment. Tu sors de ta zone de confort, tu ne sais jamais ce qui va se passer. Tu es content de toi en ressortant, tu ne penses plus à rien, ça fait une bonne transition avec ta journée », raconte l’étudiant de 24 ans.
Ces ateliers sont gratuits et Adama Diop est certain qu’ils le resteront : « C’est dans l’ADN des Sunday Nights Improv… la philosophie est la même, faire de l’impro sans niveau et sans jugement. »
D’autres cours payants sont proposés par le théâtre ainsi que d’autres institutions montréalaises telles l’école de Roberto Sierra ainsi que Les Productions de l’Instable.
Les spectacles
À partir de 20h, les joueurs montent sur scène. La première partie est jouée par quatre participants de l’atelier du jour guidés par un comédien confirmé. Le public choisit celui ou celle qui jouera aux côtés de la troupe régulière pour la suite du spectacle. Chacun des joueurs endossera ensuite tour à tour le rôle de metteur en scène, guidant ses coéquipiers selon ses inspirations de l’instant.
Dans une atmosphère bienveillante, le public décide à la fin de chaque scène : était-ce de l’art ou un défi ? S’il s’agit d’art, le metteur en scène a réussi sa mission. Dans le cas contraire, il doit piocher un papier et réaliser un défi de trente secondes, à la façon d’un gage.
Si les passionnés tels que Grand Ju ne se lassent pas de ces rendez-vous, c’est parce que l’impro ne laisse aucune place à la redondance : « Chaque lundi est un événement ! »
Le Québec est particulièrement reconnu par les aficionados du théâtre d’impro. Grand Ju raconte qu’en France la simple annonce de la venue d’une ligue d’impro québécoise dans une salle de spectacle suffit à faire salle comble.
Le Théâtre Sainte-Catherine est situé au 264 rue Sainte-Catherine Est, à deux pas de la station de métro Berri-UQAM.