Attention : “Objets Comestibles Non Identifiés” ! Imaginés par OCNI Factory, ces assaisonnements innovants ressemblent à des bougies mais ce n’est pas en grattant une allumette que vous illuminerez votre assiette. Il vous faudra plutôt manier le taille-crayon.
“Quand j’y repense, je me dis qu’on était complètement fous de se lancer là-dedans !“, lance Nadia Lahrichi, cofondatrice d’OCNI Factory et responsable du développement au Canada, à propos de ses condiments issus de la cuisine moléculaire qui ont nécessité un long travail de recherche et de mise au point. “Cela été très long de trouver les bons ingrédients et les bons dosages (…) et de développer le procédé de fabrication pour pouvoir faire des volumes“, confie-t-elle.
Le résultat ce sont des assaisonnements à tailler en copeaux au-dessus de votre plat ou de votre assiette. Une manière ludique et esthétique d’agrémenter la cuisine pour “sauver les repas de l’ennui” comme l’explique la cofondatrice : “On est là pour réinventer la manière de manger. On présente des choses un peu curieuses mais on l’assume complètement !“, commente-t-elle.
Des produits innovants mais aussi exempts de substances chimiques, véganes et sans gluten. Tous les ingrédients sont naturels et bios pour la plupart. Sur une base commune (vinaigre de cidre bio, sel, agar-agar, arômes naturels et huiles essentielles) se déclinent différentes saveurs : citron et sel, basilic, soja et cèpe, gingembre, piment et ail. Pour cet été, la cofondatrice évoque un nouveau parfum fumé au piment chipotle. Chaque “crayon”, vendu 15 $ plus taxes individuellement ou par trio au prix de 30 $ plus taxes (taille-crayon inclus), permet de déposer environ 120 copeaux parfumés sur vos plats ou assiettes.
L’aventure franco-québécoise a commencé dans l’Hexagone il y a cinq ans. Benoit Le Guein, Nadia Lahrichi et Tristan Cano se sont rencontrés à Paris en travaillant dans un lieu dédié à la cuisine et à l’évènementiel. Après s’être perdus de vue, ils se retrouvent pour lancer un projet commun. Benoit Le Guein, le “savant food” ou designer culinaire de l’équipe, ne manque pas d’idées d’objets, d’expériences, d’immersions sensorielles pour travailler autour de l’expérience gustative. Tristan Cano et Nadia Lahrichi décident d’y joindre leurs compétences de commerciaux dans l’alimentaire. OCNI Factory naît en France en décembre 2015.
Pourquoi s’être lancés sur le marché québécois quelques mois seulement après la création de l’entreprise ? “Dès le début on voulait se développer à l’étranger (…), explique Nadia Lahrichi. En avril 2016, nous avons eu l’opportunité de séjourner à Montréal car nous avons gagné le concours Echange start up Montréal- Paris, organisé notamment par les mairies de Paris et de Montréal. Nous avons été encadrés pendant 3 mois à Montréal pour explorer le marché”. Une belle opportunité grâce à laquelle ils découvrent des gastronomes québécois friands de produits nouveaux. Nadia Lahrichi, dont une grande partie de la famille habitait déjà le Québec, décide d’y rester pour assurer depuis Montréal la fabrication et la commercialisation des produits pour le Canada.
“Au Québec l’accueil a tout de suite été excellent, se souvient la cofondatrice. Les saisonnalités sont un peu différentes sur les deux marchés car à Montréal, l’été on revit et il y a énormément de festivités (…). Souvent, je rentrais des marchés en rupture de stock car je ne m’attendais pas à des ventes si élevées (…). Les Français sont restés un peu plus sur leur réserve au début, puis les ventes ont décollé par un effet médiatique énorme”.
Pour son développement au Québec, le trio a pu bénéficier de précieux coups de pouce en étant lauréats du défi OSEntreprendre de PME MTL et de la Fondation Montréal Inc. “Les deux structures sont très complémentaires“, précise Nadia Lahrichi. PME MTL les a notamment accompagnés pour obtenir un financement sous forme de prêt, trouver leurs locaux à Montréal et établir leur plan d’affaires, tandis que la Fondation Montréal Inc. permet de bénéficier de formations et d’être aidés sur des problèmes spécifiques.
Aujourd’hui, les assaisonnements OCNI sont distribués dans une trentaine de points de vente québecois, incluant notamment Le Petit Dep, Maison Pépin et YUL Designs à Montréal. L’entreprise dispose également d’une boutique en ligne et pilote tranquillement le développement de ses “crayons” au Canada et aux Etats-Unis, notamment à Toronto, Ottawa, Gatineau et New York. En Europe, la marque se développe en France, Suisse, Belgique, Royaume-Uni, Espagne et Europe du Nord notamment.
Les assaisonnements sont à déguster en fonction des goûts sur du foie gras, un risotto, des fruits de mer, un tartare de saumon, de belles pièces de viande grillées… ou même des pâtes à l’huile d’olive ou une salade. “Soit vous cuisinez et vous voulez faire le show et, tout de suite, vous épatez un peu la galerie, soit au contraire vous êtes seul(e) à la maison ce soir, pas envie de cuisiner et vous avez juste envie de donner un peu de goût à ce que vous faites“, conseille Nadia Lahrichi. Pour faire accéder vos plats à une autre dimension, en attendant un nouvel objet culinaire non identifié imaginé par le “savant food”, que le trio aimerait sortir en 2019.