Retenez votre souffle et plongez ! C’est le pari osé du Cirque Eloize qui présente dans ses studios comme premier projet, l’oeuvre de Mario Cyr. Cinéaste plongeur depuis 45 ans, il est l’un des rares caméramans à avoir développé une expertise en eaux polaires et glaciales, avec plus de 12 400 plongées à con compteur. « J’ai grandi aux Îles de la Madeleine et je savais que Mario Cyr aussi, explique Jeannot Painchaud président du cirque Eloize. Je me suis dis qu’après la pandémie, les gens auraient besoin de respirer, de voyager . Il y a quelque chose de calme apaisant, inspirant et qui invite à la contemplation dans ses superbes images donc j’ai appelé Mario et il a été emballé. »
Réalisé en 2018, dans le détroit de Lancaster, à l’extrême nord du Nunavut (environ 700 km au nord du cercle polaire), ce tournage est une découverte de la beauté des paysages et de la richesse de la faune sous-marines dans le Grand Nord. Partie documenter les écosystèmes et les populations d’animaux marins qui y vivent, l’équipe se trouve confrontée à une réalité inattendue. L’Arctique se réchauffe plus vite que prévu et les animaux ne sont pas là où ils auraient dû être.
« Une exposition pas moralisatrice mais dont l’objectif est de saisir l’urgence climatique »
Grâce aux guides inuits, Mario Cyr et son équipe ont bravé les éléments et réussi à filmer des bélugas, des narvals, des orques, des méduses, des baleines, des otaries et des algues sous l’eau. Des images époustouflantes, hautes en couleurs.« On n’a pas forcément à montrer un ours décharné pour comprendre l’urgence climatique, explique Lilli Marcotte, réalisatrice et co-scénariste de l’exposition. De belles images ont un impact aussi fort pour sensibiliser. » La scénographie de l’exposition a été pensée comme un parcours, le spectateur avance au rythme des plongées sous marines, une immersion totale. « La musique et les sons jouent un rôle dans l’exposition, raconte Benoit Landry, co-directeur artistique de l’exposition. Au piano, sonnent les notes de Jean-Michel Blais, un artiste très populaire au Québec, ponctué par les bruits de la nature, les grognements des morses, les sifflements des bélougas, les bris de la glace, les sens sont en éveils.»
Les premiers spectateurs semblent conquis. Et à la sortie de l’exposition, on ressent même de l’émotion. « On est fiers car l’exposition va voyager, annonce Jeannot Painchaud. Au Canada d’abord et puis on prévoit une tournée internationale dès l’automne 2022. Il y aura le Moyen-Orient, la France et un peu partout à travers l’Europe. Et la deuxième et troisième année, ce sera l’Asie et l’Amérique du Sud. On veut la faire voyager durant un minimum de cinq ans. »