Du 27 septembre au 1er octobre, la 13e édition du Festival international du Film Black de Montréal mettra en lumière les réalités de la communauté noire grâce à 66 films sélectionnés pour l’occasion. Parmi la sélection, on retrouve (évidemment) le documentaire “Mariannes Noires”, co-réalisé par Mame-Fatou Niang et Kaytie Nielsen, dans lequel la parole est donnée aux femmes noires de France.
Ce sont sept françaises d’origines africaines et afro-caribéennes que l’on suit dans “Mariannes Noires”: elles sont artistes, entrepreneures, intellectuelles et partagent leurs réflexions sur leur rapport à la francité. “Ces femmes sont françaises. Naturellement. Sans questions. Pourtant, leur francité baigne, naît et s’épanouit dans des différences culturelles et esthétiques que la France a encore du mal à intégrer”, confie Mame-Fatou Niang.
Le but du documentaire? Lever le voile sur une histoire, celle d’une France multiculturelle qui n’est plus à imaginer: “une France qui doute, hoquette et s’épanouit dans la vie de jeunes femmes aux parcours à la fois atypiques et ordinaires.”
Ni racoleur ni voyeur et très inspiré par les travaux de Nathalie Etoké (“Afro Diasporic French Identities”, 2011) et Isabelle Boni-Claverie (“Trop Noire pour être Française?”, 2015), le documentaire était en préparation depuis quelques temps déjà. “Nous nous sommes lancées à l’été 2015. Le documentaire coïncide avec une période de bouleversements identitaires, de mouvements et de brassages de populations qui nous font nous interroger sur nos identités. Le monde n’a jamais été aussi connecté, pourtant, les extrêmes et les nationalismes triomphent partout. Nous voulions interroger ces distances entre inclusion et exclusion, appartenance et étrangeté”, rapporte Mame-Fatou Niang.
D’après les réalisatrices, leur film s’adresse aussi bien à l’adolescente afro-française qui se pose aujourd’hui des questions sur sa place en France (et dans le monde) qu’à l’Afro-Française de 40 ans qui réfléchit à son propre parcours. Mais aussi et surtout à tous ceux qui veulent découvrir l’expérience de leurs concitoyens noirs. Au-delà des frontières de la France et comme l’explique très bien Mame-Fatou Niang, “Mariannes Noires” saura parler à tous ceux qui s’intéressent aux questions d’identités, d’humanisme et d’universalisme. “Comment entretenir une identité en contexte minoritaire? Comment explorer ce fond humain qui nous lie, au-delà de nos différences?” À voir, absolument.