Le Québec n’échappe pas à la folie pickleball. Ce sport qui mêle les influences de plusieurs sports de raquette séduit de plus en plus d’adeptes.
Une popularité qui explose
Ce n’est peut-être pas la première fois que vous entendez parler de pickleball, ce sport existe depuis déjà un moment. Ce qui est impressionnant, c’est sa croissance particulièrement fulgurante.
La Fédération québécoise de pickleball, créée en 2008, compte aujourd’hui plus de 12 000 membres. En entrevue à l’émission L’effet Normandeau le mois dernier, le directeur général de la fédération, Stéphane Brière, fait état d’une forte hausse de popularité du pickleball, avec 4 000 nouveaux membres depuis fin 2022. Il estime que le nombre d’adhérents pourrait grimper jusqu’à 15 000 d’ici la fin de l’année. C’est sans compter les nombreux amateurs qui s’adonnent à cette activité sans adhérer à une fédération.
Et cet engouement s’observe dans toute l’Amérique du Nord. L’association Pickleball Canada a célébré ses 60 000 membres en octobre dernier. Il existe d’ailleurs des associations dans 11 provinces et territoires, seuls le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest n’en comptent pas au Canada.
Qu’est-ce que le pickleball, concrètement ? C’est un mélange de plusieurs sports dont principalement le tennis (pour les mouvements et le filet), le badminton (pour la taille du terrain) et le ping pong (pour les raquettes rigides). La balle utilisée pour jouer est en plastique troué et ressemble à celles utilisées pour jouer au hockey cosom (aussi appelé hockey-balle).
Le pickleball se joue en simple ou en double, à l’intérieur comme à l’extérieur. Un grand avantage dans une région où les hivers sont rudes.
Ce jeu ludique a une histoire qui l’est tout autant. Son invention remonte à 1965 aux États-Unis. Par une journée d’été ennuyeuse bien qu’ensoleillée, un sénateur du nom de Joel Pritchard aurait été mis au défi par ses fils de créer un nouveau jeu. Il aurait ainsi pensé le pickleball sur un ancien terrain utilisé pour le badminton en fabriquant des raquettes en contreplaqué. Difficile de confirmer cette histoire, mais c’est celle qui a été retenue par la plupart des fédérations de pickleball. Alors, retenons-la, nous aussi !
Tout prête à croire que le monde du sport veut miser sur l’avenir du pickleball. Le joueur de basketball LeBron James a investi en 2022 dans l’achat une équipe professionnelle de la Major League Pickleball. Selon Steve Kuhn, fondateur de la MLP, il s’agit du « sport qui connaît la croissance la plus rapide dans le pays et qui crée des communautés dans les villes et villages du monde entier ». Des professionnels du tennis ont même décidé de s’y mettre. La joueuse québécoise Eugenie Bouchard a récemment remporté sa première victoire au pickleball professionnel.
Fait amusant : Le Québec abrite le premier spa d’hiver de pickleball au monde. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un espace de détente thermale où des terrains de pickleball sont mis à disposition. Organisé par le Groupe voyages Québec, le séjour proposait une expérience haut de gamme, avec hébergement à l’hôtel Le Germain, à Charlevoix.
Ce jeu a d’abord été pris d’assaut par les retraités. Le pickleball est plus facile pour le corps que le tennis, rapide à apprendre, et il se joue sur une surface réduite.
Depuis récemment, il gagne le coeur des plus jeunes. Stéphane Brière affirme en entrevue que la plus forte augmentation parmi les membres de sa fédération s’opère depuis deux ans chez les 18-34 ans.
C’est également un sport accessible. Le coût de l’équipement de base se situe généralement autour d’une cinquantaine de dollars, comprenant une raquette et une balle. Il est même possible de trouver des ensembles de raquettes d’entrée de gamme pour 25$.
L’administrateur du groupe Facebook Pickleball Montréal met à disposition une carte évolutive recensant le nombre de terrains de pickleball intérieurs et extérieurs à Montréal et ses alentours. À ce jour, il dénombre une cinquantaine d’espaces qui en proposent.
Voici quelques lieux qui disposent de terrains de pickleball :
PadelSport, au centre-ville de Montréal
Les terrains du parc Lafontaine, sur le Plateau Mont-Royal
Le Pavillon des arts et des sports du collège Jean-Eudes, dans Rosemont
L’Aréna Saint-Louis, dans le Mile End
Avec la montée en flèche de ce sport, de nombreux organismes ont déjà converti certains terrains de tennis en terrains de pickleball. Ces transformations soulèvent l’indignation de certains amateurs de tennis, désormais contraints de partager des espaces de jeu déjà peu nombreux par rapport à la demande en ville. Un court de tennis peut être subdivisé en quatre terrains de pickleball. Cela permet à plus de joueurs de pickleball de profiter des installations, mais à moins de joueurs de tennis de pratiquer.