Entré en vigueur provisoirement le 21 septembre 2017, le projet de loi autorisant la ratification du Ceta/AECG a été adopté ce mardi 23 juillet 2019 à l’Assemblée nationale française, par 266 voix pour, 213 contre et 74 abstentions.
Ce n’est pas un scoop, cet accord va “réduire considérablement les barrières tarifaires et non tarifaires entre l’UE et le Canada et s’étend aussi aux possibilités d’investissements des entreprises”, comme l’a mentionné Radio Canada ici. L’accord prévoit de supprimer les droits de douane sur 98 % des produits échangés entre l’Union européenne et le Canada.
C’est une bonne nouvelle pour la communauté française du Canada qui pourra, à terme, acheter son fromage et son vin à un meilleur prix. “Cela permet de donner une compétitivité prix à un produit, les droits de douane du roquefort étaient de 225 % par exemple”, nous confiait Jean-Baptiste Lemoyne en 2017 lors de sa venue à Montréal pour expliquer ce que pouvait apporter le Ceta à la France et au Canada.
On en parlait ici, avec la mise en place du Ceta/AECG (Accord économique et commercial global) entre le Canada et l’Union Européenne, ce sont deux fois plus de fromages européens qui vont pouvoir entrer sur le territoire canadien. La bataille ne fait que commencer…
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Le traité signé entre le Canada et l’Union européenne permet également d’améliorer l’accès des entreprises françaises aux marchés publics canadiens. De quoi donner des idées aux géants de la construction qui pourraient voir d’un bon oeil tout le travail à faire à Montréal par exemple.
Des Canadiens heureux, des Français sceptiques
Sur Twitter, le ministre canadien de la Diversification du commerce international, Jim Carr, s’est dit “heureux” avant de faire savoir qu’il s’agissait “d’une bonne nouvelle pour les Canadiens, car l’Accord contribue à créer des emplois pour la classe moyenne, et les entreprises canadiennes auront la possibilité de vendre leurs biens et services de haute qualité partout en Europe”.
Lors de son allocution à l’Assemblée nationale en France en 2018, Justin Trudeau avait lancé : “Si la France n’arrive pas ratifier un accord de libre-échange avec le Canada, avec quel pays imaginez-vous pouvoir le faire ?”. Il n’avait pas non plus pu s’empêcher de rappeler qu’entre la France et le Canada, “quatre siècles de commerce et d’échanges nourrissent la confiance”. Et cela devrait continuer malgré certains détracteurs qui considèrent le Ceta comme un accord contradictoire avec les engagements écologiques, sanitaires et sociaux de Paris et Bruxelles.
À commencer par l’Insoumis Eric Coquerel qui a jugé que “voter pour un accord aussi “climaticide”, c’est quand même incompréhensible”, a rapporté Les Affaires. Même incompréhension du côté du leader de “Debout la France” Nicolas Dupont Aignan : “On ne peut pas inviter Greta (Thunberg) le matin et voter le Ceta le soir. Moi je suis impressionné par cette première fissure”, a-t-il estimé en faisant référence à la visite au Palais-Bourbon mardi de l’égérie suédoise de la lutte contre le changement climatique.
De son côté, malgré les critiques, Jean-Baptiste Lemoyne a annoncé sur Twitter que “les produits interdits à l’entrée de l’UE le resteront, le Ceta n’y change rien”. “Un accord comme le #Ceta contient des clauses qui permettent une meilleure protection de l’#environnement et une meilleure prise en compte des normes, des labels, des AOC, des IGP. C’est un mieux-disant par rapport aux accords de l’#OMC !”, a continué le secrétaire d’État.