Avec l’été et les températures qui grimpent, vous avez forcément eu affaire à ce dilemme cornélien : glace ou crème glacée ? Peut-être même que vos proches québécois vous ont gentiment apporté quelques glaçons lorsqu’ils vous ont entendu dire que vous aviez envie de “glaces”. On est aussi passés par là.
Comme expliqué sur le site de l’Office québécois de la langue française (OQLF), l’histoire apporte peut-être une réponse à cette question qui nous taraude. “Il y a bien longtemps, les Chinois apprirent aux Perses et aux Arabes l’art de faire des glaces aromatisées aux fruits. À cette époque, les glaces ne sont pas faites de crème ou de lait ; il s’agit plutôt d’une composition à base de sucre, de fruits, de fleurs ou d’épices, battue avec de l’eau glacée ou refroidie par la neige ou la glace”, relate le site qui rappelle au passage que le sorbet n’est autre que l’ancêtre des glaces.
En Europe, c’est donc bien avant l’invention de la crème glacée que l’on s’est mis à consommer des glaces qui ne contenaient ni crème ni lait et qu’on appelait comme ça car… elles contenaient de la glace. Tout bêtement.
L’OQLF nous apprend aussi qu’en Europe, vers la fin du XVIIe siècle, l’engouement pour les glaces était tel que le café Procope (le plus vieux café de Paris) offrait des variétés de glaces aux parfums dignes de ceux de Kem Coba. Dès lors, l’utilisation des termes “glace” et “glacé” s’est répandu comme neige qui fond au soleil. “C’est ce contexte sociohistorique qui explique l’emploi actuel du générique glace en français d’Europe pour désigner tous les types de glaces (glace à l’eau, glace au lait, glace au tofu, glace au yaourt, etc.). Aujourd’hui, le mot glace est utilisé comme synonyme de crème glacée, terme qui est aussi en usage en français d’Europe, même s’il est beaucoup moins fréquent qu’en français du Québec.”
Au Québec, l’histoire des glaces est tout autre et surtout liée à l’avènement de l’industrie des glaces aux États-Unis. “Les Québécois découvrent donc les délices glacés, dont la très populaire crème glacée, par l’intermédiaire de la culture étasunienne. C’est ainsi que crème glacée, la traduction de iced cream, s’est imposé, même si le terme ne peut pas servir de générique pour nommer tous les types de glaces, notamment la glace à l’eau, le sorbet, la barbotine.”
À noter enfin que ce sont souvent les marques commerciales américaines qui sont utilisées en français du Québec pour nommer ces fameuses glaces ou crèmes glacées, comme vous voulez. Bref, peu importe la dénomination, pourvu que ce soit bon.
Si vous ne savez pas où manger une bonne crème glacée/glace à Montréal, suivez le guide…