Nicolas Galy, 35 ans, est installé au Québec depuis 5 ans. Aujourd’hui représentant des ventes pour la marque de vins Gérard Bertrand au Canada, il est comme un poisson dans l’eau. Son quotidien : diffuser sa passion pour le domaine vinicole et la culture de sa région d’origine, le Sud de la France.
« Je viens de Perpignan, je partage le soleil du Sud et mon accent partout en Amérique du Nord ! », lance Nicolas, sourire aux lèvres, qui a quitté la France depuis 12 ans. Avant d’arriver à Montréal, il a vécu quelques temps en Espagne, en Irlande et en Argentine, notamment pour découvrir les vins du nouveau monde. Ce passionné de rugby a quitté son pays natal pour transformer l’essai, après quelques embûches personnelles.
« Je fais partie d’une famille de vins depuis 5 générations : dans 8 ans, cela fera 100 ans que ma famille est dans le vin », raconte le connaisseur qui a baigné dedans depuis son plus jeune âge. « J’ai fait mes premières vendanges lorsque j’avais 3 ans et mes premiers assemblages (NDLR : prendre plusieurs grappes de raisins pour en faire des mélanges afin de créer un vin) quand j’avais 8 ou 10 ans », se souvient Nicolas dont la famille possède le Domaine Galy.
Arrivé à Montréal par amour (pour une Québécoise de Brossard rencontrée en Espagne), Nicolas a tâté le terrain en cumulant divers emplois avant que son naturel ne revienne au galop. « Je voulais absolument revenir dans le vin, pour moi c’était mon ADN », se souvient celui qui a finalement renoué avec sa passion grâce au célèbre vigneron du Languedoc, Gérard Bertrand, dont il s’occupe maintenant de la marque à temps plein au Canada.
En quelques années, il a appris à apprivoiser le marché canadien mais aussi à en déceler les avantages et les inconvénients. Au Canada, le vin se vend dans les magasins mais aussi et surtout dans les restaurants. « Il ne faut pas oublier qu’ici c’est le gouvernement qui gère le mécanisme du vin via la SAQ », raconte Nicolas qui reconnaît qu’il est beaucoup plus difficile de vendre du vin au Canada qu’en France. « Si un·e Français·e vient ici pour vendre du vin, il faut d’abord qu’il/elle comprenne qu’il y a beaucoup de règles et un timing à respecter. Pas facile pour des Latins comme nous qui avons l’habitude d’aller vite ! ».
Son rôle ? « Représenter les vins Gérard-Bertrand dans les différentes provinces du Canada », confie le passionné, spectateur privilégié de l’intérêt que suscite le vin rouge au Québec, notamment grâce à la culture francophone et aux connaisseurs de vins de caractère. Ce qui marche le mieux ? « Les vins rouges qui coûtent entre 15$ et 20$, ceux qui ont de la pogne ! Le rosé aussi, petit à petit, commence à se faire une place. On le consomme de plus en plus : il est très « lifestyle » ici. »
Le vin blanc non plus n’est pas en reste. À travers le développement de la culture du vin rouge, celle du vin blanc vient s’y associer indirectement avec la consommation d’huîtres, de fruits de mer, etc. « Il y a une curiosité qui se développe pour le vin blanc, idem pour le Monbazillac ! Les Québécois commencent à faire une différence entre le vin sec et le vin sucré », raconte Nicolas.
Mariages parfaits et choix du roi
Enfin, d’après lui, les amateurs de vins les plus chanceux au monde sont ceux qui habitent à Gatineau et à Ottawa. « Dans le même périmètre, ils ont la SAQ et la LCBO, les deux plus gros importateurs de vins au monde. Quand t’habites là-bas, tu as un choix de vins hallucinant et accessibles, c’est unique », lance le Français qui invite les curieux à s’aventurer dans les rayons. « Ici, à la différence de la France, tu peux trouver du vin israélien ou hongrois facilement, c’est dément. La culture du vin au Québec se développe énormément et très vite grâce à la SAQ qui offre un éventail de palettes et de goûts extraordinaires aux consommateurs. »
Pour celles et ceux qui cherchent un accord parafait mets et vins, Nicolas recommande un peu de fromage « Le Cendrillon », à savoir une bûche de chèvre cendrée, avec un vin gras (vieilli en barrique) comme par exemple, le Cigalus blanc — un vin à base de Chardonnay, de Sauvignon blanc et de Viognier. Savourez.
Et avec une poutine, on boit quoi ? Bonne question. « Du rouge qui a de la pogne ! C’est sûr. Un rouge de Gérard Bertrand, le Tautavel qui provient du Roussillon et disponible à la SAQ, par exemple : un vin gorgé de soleil », annonce sans hésiter celui qui a fait de sa mission le partage de la culture du Sud de la France où l’art de vivre est une référence mondiale.