Elle était encore en Haïti en janvier dernier pour former des enseignants à la pédagogie Montessori. Après des études de psychologie en France, Anastasia Müller a décidé de se tourner vers l’éducation alternative. Elle est aujourd’hui diplômée de l’Association Montessori Internationale et installée au Québec depuis 4 ans où elle vient de lancer un café-causeries à Montréal. Son objectif ? Répandre les principes d’une éducation bienveillante et positive.
C’est en consolidant l’estime de soi et l’autonomie qu’on va permettre à un enfant de se développer correctement. Tel est le principe de Maria Montessori adopté par la Franco-Suisse de Montréal. “Ce qui m’interpellait lorsque j’étudiais en psychologie c’est qu’on réparait des adultes qui n’avaient pas les clefs pour aller mieux”, confie la jeune femme qui a rapidement compris que le secret résidait dans l’éducation. Depuis, elle n’a qu’un objectif : permettre aux enfants de devenir des adultes “solides”.
Le café des parents est né d’un constat simple. De plus en plus de parents n’ont pas de “clefs” pour répondre à leurs enfants ou arranger un comportement. “On a souvent été habitués à une éducation autoritaire mais aujourd’hui les parents ont envie d’essayer autre chose et tombent parfois dans la permissivité. Les enfants sont aussi perdus là-dedans ! On est aux deux extrêmes, donc ça ne marche pas”, confie celle qui s’adresse non seulement aux parents mais aussi et surtout aux écoles. “Mon objectif c’est de lancer une réflexion sur la place de l’enfant et son accompagnement. Ici, il y a encore beaucoup de personnes qui ne sont pas formées mais qui veulent que ça change”.
Au programme de ce premier café ? “Nous aborderons la communication, la discipline positive et coopérative mais aussi la philosophie Montessori et ses principes”, raconte celle qui promet aux parents qu’ils repartiront avec de nombreuses idées à mettre en place chez eux. Les cafés-causeries se déroulent sous forme de table ronde où chacun est invité à partager ses propres expériences et questionnements. “Le but c’est de créer des groupes de réflexions et que ce soit porteur pour tout le monde. C’est aussi accepter de se voir dans sa vulnérabilité de parent, il ne faut pas avoir honte”, confie Anastasia Müller, consciente qu’on ne nous apprend pas à être parents. “Pourtant on attend de nous qu’on soit parfaits. En plus de cela, on se retrouve avec une responsabilité énorme : celle de l’éducation d’un être humain”, explique la passionnée qui tient à ce que son café-causeries soit accessible au plus grand nombre. “Je suis dans une démarche anti-capitaliste, c’est aussi pour ça que l’événement est accessible sur contribution volontaire.”
Interrogée sur les éventuelles divergences d’éducation entre le Québec et la France, la Franco-Suisse estime que le système français est plus éducatif. “Ici, dans le programme scolaire, il est écrit que l’enfant apprend par le jeu : c’est un principe Montessori ! Sauf qu’au Québec, la chose ludique n’a pas forcément de but et c’est dommage. Avant 6 ans, ici, un enfant ne fait pas grand chose en réalité“, raconte la diplômée Montessori qui considère que les parents québécois sont souvent confrontés à des “soucis liés aux cadres et aux règles”. “On est plus dans le permissif qu’en France ! C’est peut-être dû au fait que les parents ont très peu de vacances ici : quand on a peu de temps à consacrer à son enfant, on n’a pas forcément envie de passer ses soirées à poser des règles…”, rapporte Anastasia Müller qui prévoit déjà d’ajouter des dates de café-causeries tant la demande est grande. N’oubliez pas de vous inscrire (en envoyant un courriel à [email protected]) pour y participer.