(Agenda partenaire) Née au Brésil, issue de cultures brésilienne et française, Mar Thieriot est philosophe, docteur en éducation, culture et société. Après trois ouvrages publiés aux Éditions Amalthée, elle travaille sur les interrelations entre le féminin, l’intelligence, la beauté et le mal : une version faustienne de la femme, capable de se relever après ses nombreuses chutes : un livre et une exposition, Fausta est née.
Écrire et peindre un Faust féminin est un défi et un enjeu à la fois poétique et philosophique ; car textes et toiles sur la chute de la femme tracés par une main de femme attestent qu’elle se voit comme sujet délibéré et assumé de sa chute. Il ne s’agit pas comme la perfide Manon de l’Abbé Prévost, où Justine de Sade d’incarner le mal sur terre, il ne s’agit pas non plus d’être comme Thérèse d’Avila dans ses demeures, un modèle de Sainteté.
Le propos ici est d’écrire le combat d’une femme livrée à ses démons intérieurs et aux tentations de la dérive face à la souffrance de ses semblables aussi et qui va trouver dans son “enfer personnel” une mine de création.
De cette plongée, de cette chute dans les abysses de l’âme humaine, la forge, émane la possibilité d’une rencontre avec elle même et les autres sur un nouveau terrain, celui de la fécondité de la douleur partagée, et d’une nécessité quasi universelle, initiatique, de faire la traversée du désert pour découvrir son plein potentiel humain, ses ressources personnelles, son éclat, sa voix singulière.
La traversée du désert grâce à l’art avec nos démons pour compagnie peut nous mener à la création à partir d’un matériau profond, telles que nos émotions le plus souvent refoulées, et conduire à une lecture plus juste de soi-même.
Le “résultat” symboliquement représenté par un Graal entrevu, est un livre et une exposition. Il ne s’agit pas de l’acquisition de la paix perpétuelle, ni de la conciliation parfaite de la bête et l’ange en nous, mais plutôt de trouver un regard plus lucide et fécond sur ses nombreuses chutes. Un regard qui ouvre sur la possibilité de la composition, de la mise en œuvre de ce qui pulse en nous, le non intentionnel.
Enfin ce n’est pas une apologie de la souffrance, mais un constat qu’elle fait partie de la condition humaine et que savoir faire avec, que l’on soit homme ou femme est une dextérité à apprendre et à transmettre la plume bien en main.
Le vernissage se tiendra le 19 juin à 17h à la Galerie Le 1040.