Nous avions rencontré Candice Bouchez en 2018, alors qu’elle se lançait tout juste dans l’aventure Bon Magasinage. Sept ans plus tard, l’entreprise a pris de l’ampleur et sa fondatrice fourmille toujours d’idées pour allier mode et écologie.
« J’aimerais que tout le monde prenne conscience de l’urgence de la situation écologique, confie Candice Bouchez. Quand on voit ce qui se passe dans le monde en ce moment, ce n’est même pas qu’on n’avance pas vite, c’est qu’on recule. »
Déterminée à apporter sa pierre à l’édifice, la jeune entrepreneuse passionnée de mode a créé un site de vente de vêtements de seconde main : Bon Magasinage. Notre équipe l’avait d’ailleurs rencontrée peu de temps après le lancement, début 2018. Beaucoup de choses ont changé depuis, mais Candice œuvre toujours pour faire « de la seconde main la première mode ».
« Ce sur quoi j’ai travaillé le plus fort, c’est qu’on soit gage de qualité », assure-t-elle.
À l’origine, Bon Magasinage fonctionnait comme un site de petites annonces, à la manière de Kijiji. Un an plus tard, l’entreprise a pris un tournant en intégrant une plateforme transactionnelle, adoptant ainsi un modèle d’affaires basé sur des commissions prélevées à chaque achat. En parallèle, elle a ajouté une option d’envoi postal, libérant ainsi Candice de la gestion des livraisons qu’elle assurait elle-même à ses débuts.
« On a travaillé fort à consolider le site pour que l’achat et la revente de seconde main soient vraiment très faciles et sécuritaires, explique sa fondatrice. J’ai tellement basé tout le concept de Bon Magasinage sur la confiance et la bienveillance, qu’on a dû travailler à les entretenir. »
La communauté d’utilisateurs originelle a bien accueilli ces changements, selon l’entrepreneuse : « Le petit noyau de communauté que je connaissais personnellement a embarqué sur ce changement. Il était même content, finalement, que je prenne une commission pour tout le travail que je faisais, et pour pouvoir améliorer la plateforme. »
À ce moment-là, Candice s’est associé une première fois avec un mentor rencontré par le biais de la Fondation Montréal Inc. « Il est spécialisé en e-commerce, ce qui m’a permis d’anticiper les défis d’une croissance rapide », explique-t-elle.
À cette époque, la jeune cheffe d’entreprise était bien loin de se douter qu’une pandémie mondiale allait donner une tout autre envergure à sa société. « Le confinement a été une source d’hypercroissance pour nous, parce que tout le monde était à la maison, se souvient-elle. On a pu avoir un beau volume de ventes, et ça a été une période où on a énormément réinvesti pour mettre de nouvelles fonctionnalités sur le site. » Par exemple, c’est à cette période qu’est née la possibilité de constituer un panier pour commander plusieurs vêtements en même temps. Fini, les commandes séparées !
Dans la foulée, Candice a embauché quelqu’un qui se consacre entièrement au service à la clientèle. C’était en 2021. Elle s’est ensuite associée une deuxième fois l’année suivante. Et entre 2023 et 2024, l’entreprise s’est attelée à un gros chantier : celui de refaire intégralement son site Internet pour être capable d’absorber une plus grande croissance.
La priorité de Bon Magasinage est désormais de faire croître sa communauté.
Avec 50 000 membres inscrits à ce jour, l’objectif est clair : atteindre les 70 000. « Ça veut dire qu’il faut aller chercher 20 000 personnes et les convaincre d’essayer de la seconde main », souligne Candice.
Pour y parvenir, l’entreprise mise sur une clientèle encore peu exploitée : les hommes. Aujourd’hui, les ventes sur la plateforme concernent majoritairement des vêtements pour femmes et pour bébés. « C’est tout un nouveau monde qui s’ouvre à moi, déclare Candice. La question, c’est de savoir comment on va aller chercher les hommes pour leur dire “Essaye la seconde main, tu verras, c’est bien”. »