Cet hiver, Montréal est frappée par une quantité impressionnante de neige. Du jamais vu depuis 1898 ! Mais derrière ce phénomène climatique se cache un processus complexe et impressionnant de gestion, un véritable défi logistique. Le déneigement n’est pas seulement une question de balayeuses et de sel. C’est un système organisé, une chaîne de travail bien huilée, qui implique des milliers de personnes, de machines et des millions de m³ de neige. Nous avons parlé avec Philippe Sabourin, porte-parole de la Ville de Montréal, pour comprendre ce qui se cache derrière ce processus de déneigement à grande échelle.
La Ville de Montréal possède un réseau de 11 000 km de chaussée à entretenir chaque hiver. C’est l’équivalent d’un aller-retour entre Montréal et Londres ! Et croyez-le ou non, chaque centimètre de ce réseau est pris en charge par les équipes municipales. Mais comment ces équipes s’y prennent-elles?
Le déneigement se divise en quatre grandes étapes, chacune ayant son propre rôle à jouer.
La question que beaucoup se posent, c’est où va cette neige une fois collectée. En tout, environ 12 millions de m³ de neige sont déplacés et traités chaque année. Une quantité colossale. Pour bien saisir l’ampleur de ce volume, imaginez un instant le Stade Olympique de Montréal, qui pourrait contenir un peu moins d’un million de mètres cubes. Cela signifie que chaque hiver, la ville transporte et traite l’équivalent de 12 fois le volume du Stade Olympique en neige. Ce chiffre donne une idée plus concrète de la tâche titanesque qu’est le déneigement à Montréal.
Mais où va toute cette neige une fois qu’elle est collectée? En fait, la neige est envoyée vers divers sites de traitement, qui sont conçus pour gérer ces quantités massives de neige.
Le déneigement a également des répercussions directes sur les citoyens. D’un côté, il y a les désagréments liés au remorquage des véhicules. En effet, pour garantir l’efficacité du nettoyage des rues, certaines voitures mal stationnées doivent être déplacées. Cela peut être un véritable casse-tête pour les automobilistes, mais c’est une étape essentielle du processus de déneigement.
Chaque année, la Ville mobilise 450 agents de remorquage pour cette tâche, et chaque opération peut prendre entre 5 et 10 minutes. Ce n’est pas grand-chose à première vue, mais multiplié par des centaines de véhicules chaque jour, cela peut faire une sacrée différence.
D’ailleurs, pour faciliter les déplacements des citoyens, la Ville a mis en place 8500 places de stationnement gratuites la nuit, entre 19h et 7h, dans plusieurs secteurs.
L’organisation du déneigement repose également sur un système de priorisation. Montréal divise les rues en trois niveaux de priorité, en fonction de leur importance pour la circulation et les services d’urgence :
Vous l’aurez compris, le déneigement à Montréal n’est pas une simple opération, mais un véritable défi logistique. Cela exige la coordination de milliers de personnes, de véhicules et de machines, et ce, tout au long de l’année. Jusqu’à l’année dernière, des vestiges de cette neige éternelle ont été éliminés, symbolisant l’ampleur du travail nécessaire pour gérer les hivers rigoureux de la métropole. Bien que la neige disparaisse désormais principalement dans des chutes ou des carrières, cette tempête mythique rappelle de manière frappante l’immensité des efforts déployés pour maintenir la ville fonctionnelle et sécuritaire face aux intempéries hivernales.