Des crêpes ou des galettes bretonnes à emporter? C’est le concept novateur proposé par Cyril Biehlè, propriétaire de la crêperie montréalaise ÔBreton, et par Christian Labourasse, le chef crêpier aussi maître de la billig. Installés depuis mai 2017, ils n’ont qu’une idée en tête: satisfaire leur clientèle grâce à des produits authentiques.
“Montréal a une énergie magnifique, j’ai ressenti un truc incroyable en 48 heures quand je suis arrivé. J’y ai trouvé la fibre qui me manquait ailleurs. J’ai été attiré par quelque chose que j’ignore encore: impossible de savoir ce qui m’a plu!”, raconte Cyril, originaire de Centre Bretagne pas loin de Guéméné (et de son andouille!), arrivé au Québec en 2011 avec sa femme et ses deux enfants.
“J’ai toujours été entrepreneur! En France, je ne rentrais dans aucun moule, il fallait que je crée mon entreprise“, lance Cyril, quadragénaire passionné qui n’a pas attendu longtemps pour lancer son propre restaurant au coeur du quartier français de Montréal. “On a choisi de s’implanter sur le Plateau car il y a potentiellement une clientèle demandeuse d’authenticité!”
Mais pas question de faire ce qui a déjà été fait: il a donc trouvé un moyen original de livrer un produit, traditionnellement consommé en assiette, à emporter. Concrètement? Certaines galettes, comme la Paysanne ou la Nordique, ne sont pas dressées sur la crêpière pour ne pas cuire le proscuitto, le saumon ou la crème fraîche. “On dresse alors la crêpe dans le cône prévu à cet effet: certains se demandent réellement ce qu’on est en train de faire quand ils voient le sandwich-crêpe se créer sous leurs yeux!”, raconte Cyril, qui ne se lasse pas des réactions positives de ses clients.
“Il faut que les gens se familiarisent avec la notion “à emporter” et qu’ils apprennent à manger des crêpes comme des sandwichs, c’est mon défi. L’idée c’est aussi qu’ils se déculpabilisent de faire quelque chose qu’ils n’ont pas l’habitude de faire”, résume le Breton qui doit d’ailleurs régulièrement prouver qu’il n’est pas un usurpateur.
“Il y a beaucoup de Français de Montréal qui rentrent dans ma crêperie juste pour me demander si je suis un “vrai” breton à cause du nom de notre restaurant surtout!”, plaisante Cyril, adepte du rapport clientèle.
Le succès fou des galettes natures
Au bout de trois mois et demi d’existence, certaines spécialités sont déjà des incontournables. “On a beaucoup de succès avec les 6 galettes de sarrasin natures! On ne s’attendait pas à ce que ça marche autant, c’était juste un produit d’appel à la base pour faire découvrir la qualité de nos recettes…”, s’étonne encore Cyril qui a fait valider ses recettes de pâtes à crêpes par sa mère bretonne venue en juin 2017.
“On est en train de devenir la meilleure complète de Montréal et ce n’est pas une vue de l’esprit… On vient de fêter notre millième complète d’ailleurs!”, lance l’heureux propriétaire de l’établissement soutenu par sa marraine Irène, tenancière de la Tavarn Ar Roue Morvan à Lorient depuis 18 ans. “Là-bas on y mange, on y danse et on y vit breton. Avant que je vienne m’installer à Montréal, elle m’a offert son gwenn ha du (NDLR: drapeau breton) et m’a donné énormément de conseils pour m’aider à me lancer ici.”
D’ici quelques temps, Cyril envisage de proposer une carte de boissons d’accompagnement à base de pommes et de créer un petit espace “épicerie” avec des produits locaux. “Je suis en train de chercher des confitures faites artisanalement ici au Québec pour agrémenter un peu notre offre sachant qu’on fait déjà nous-même notre caramel au beurre salé et qu’on le commercialise.”
S’il n’est pas sûr que Montréal soit sa destination finale, le Breton savoure le moment présent. C’est peut-être pour ça qu’il n’y a pas de wifi dans son établissement, pour en profiter pleinement! Et cela vaut peut-être mieux car comme le dit Cyril: “pour moi, on mange les crêpes avec les doigts!”
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Un pote à moi, trè bonnes galettes, parole de Breton!