À la belle saison, c’est le moment de faire de la place dans sa penderie. Pour se départir de tous les vêtements qu’on ne souhaite plus porter, pourquoi ne pas organiser un vide-dressing ? C’est une manière assez simple de se faire quelques sous et d’offrir une nouvelle vie à vos vêtements. Un ou deux portants, une planche, des tréteaux, de la bonne humeur… et le tour est joué ! Un stand de vente de garage est installé. Avant de vous lancer dans cette aventure, il y a quelques éléments à prendre en compte. Nous en avons parlé avec un adepte.
La pratique du vide-dressing (aussi appelée vente de garage ou vente-débarras) est encadrée par la Ville de Montréal qui a mis en ligne les différentes réglementations en fonction des quartiers. Assurez-vous d’être en règle en sélectionnant le quartier dans lequel vous souhaitez organiser votre vente.
Par exemple, sur le Plateau-Mont-Royal, c’est autorisé sur un espace privé, sans permis et « seulement à l’occasion ». Dans Rosemont–La Petite-Patrie, ce n’est autorisé qu’à certaines dates prédéfinies, et l’une des quatre règles imposées est d’installer des affiches de publicité sur son propre terrain au plus tôt quatre jours avant la vente et de les enlever au plus tard une heure après.
Assurez-vous de bien prendre connaissance des règles établies dans votre quartier avant d’organiser votre activité. Selon le site de la Ville, les ventes sur la voie publique (et donc les parcs et les ruelles) ne sont pas autorisées. Si vous décidez de contrevenir à ces règles, ce sera à vos risques et périls !
« La moitié de ton stock de vêtements, tu ne l’utilises pas », lance Simon Boucher, 24 ans.
Comme beaucoup d’expatriés, cet étudiant français en génie de la construction a déménagé plusieurs fois depuis son arrivée à Montréal et considère le retour en France comme une possibilité. Cette forme d’instabilité sur la durée le pousse à posséder un nombre restreint de biens personnels.
En quatre ans dans cette ville, il a accumulé un tas de choses qu’il assure ne plus pouvoir garder. « J’ai laissé une tonne d’affaires que je n’utilise plus du tout dans un ancien appartement, c’est le moment de s’en séparer », explique Simon Boucher qui organisera une vente de garage début août.
Il raconte que ce sont ses parents qui l’ont sensibilisé à la revente et lui ont inculqué l’habitude de chiner dans les brocantes en France. Il fait d’ailleurs remarquer que par rapport à la France, les vide-dressings au Québec ressemblent plutôt à des « petites ventes à la sauvette ».
Sa première recommandation est de trier, mais trier drastiquement : « Il faut se forcer à se séparer des choses, parce qu’après tu gardes dans l’espoir de réutiliser mais ça n’arrive jamais. »
Selon lui, le tri peut se faire en deux temps. S’il y a des vêtements que l’on hésite à vendre, on peut les mettre à l’épreuve en les mettant en évidence dans sa penderie. Si après deux mois ils n’ont pas été portés, cela signifie que l’on peut (et surtout on doit) s’en séparer.
Vous l’aurez compris, il faut savoir faire le deuil de certaines choses !
La Ville demande aux résidents de vendre leurs biens sur le domaine privé, mais cela offre plusieurs options possibles. Vous pouvez ouvrir les portes de chez vous au public, installer votre stand sur le trottoir ou encore dans l’allée de votre immeuble.
À vous de choisir l’option qui vous convient. Par exemple, si vous avez des meubles à vendre, il serait peut-être judicieux d’organiser votre vente directement chez vous. L’avantage, c’est que vous n’aurez rien à déplacer. La difficulté, c’est qu’il vous faudra communiquer suffisamment pour faire connaître votre événement, car vous pourrez moins compter sur les passants.
En plus d’être étudiant, Simon Boucher est DJ au sein d’un collectif de musique. Afin de transformer sa vente de garage en événements attractif, il a décidé de la combiner à une série de DJ sets.
« On est quand même là pour vendre », poursuit Simon Boucher. Pour faire venir du monde, il compte relayer l’événement sur son Instagram et sur celui de son collectif. L’organisateur croit aussi au pouvoir du bouche-à-oreille et s’apprête à créer des panneaux et des affiches indiquant la date et le lieu de l’événement. Plus la publicité attire l’oeil, plus elle a des chances d’amener des chineurs.
« Fais ça au plus simple, le but n’est pas de faire beaucoup d’argent mais de se débarrasser et de faire un petit pécule », assure Simon Boucher qui n’envisage pas d’étiqueter ses vêtements mais plutôt d’établir une fourchette de prix dans sa tête pour négocier au moment de la vente.
Voici une dernière recommandation de l’étudiant, et pas des moindres : faites-vous plaisir. « Joins l’utile à l’agréable, fais un pique-nique avec tes amis en même temps. Si des gens tournent autour de ton stand, les gens attirent les gens, donc tu vendras beaucoup plus », conseille-t-il.
D’ailleurs, pourquoi ne pas vous regrouper entre amis pour vous motiver et rendre l’activité encore plus sympathique ?
Si vous préférez donner vêtements ou objets, vous pouvez les déposer dans les centres de don d’organismes comme Renaissance, Le Chaînon, L’Armée du Salut ou encore la Société Saint-Vincent de Paul !