Vivre à l’étranger amène à devoir comprendre et intégrer un système parfois drastiquement différent de celui de son pays d’origine. La planification de la retraite peut-être d’autant plus préoccupante lorsqu’on travaille dans plusieurs pays. Comment l’aborder lorsqu’on est installé au Canada ? Quand et comment doit-on cotiser lorsqu’on envisage, par exemple, un retour dans l’Hexagone au moment de la retraite ? Voici quelques conseils.
Il existe de nombreuses façons de cotiser, et c’est bien ce qui peut paraître effrayant au premier abord.
Première chose à savoir : le système de retraite public existe à la fois au niveau fédéral et au niveau provincial. Au niveau fédéral, une pension de la Sécurité de la vieillesse (SV) est versée aux retraités résidant au Canada en fonction du nombre d’années passées dans le pays. Au niveau provincial, les employés cotisent automatiquement auprès du Régime de rentes du Québec (RRQ).
Ensuite, au sein des entreprises, certains régimes de cotisation viennent s’ajouter aux cotisations susmentionnées. Il est intéressant d’en discuter avec les employeurs.
Enfin, dans le secteur privé, il est possible de créer un Régime enregistré d’épargne-retraite, plus communément appelé REER. Certains décident également d’épargner en créant un CELI, un compte d’épargne libre d’impôt.
« Les années cotisées au Québec ne sont pas perdues. Elles seront comptabilisées comme si vous aviez cotisé en France », explique Christophe Pigeat, chargé de l’équipe Nouveaux arrivants et communautés culturelles chez Desjardins. Depuis l’accord bilatéral signé en 1976 entre les deux entités, il existe une équivalence, un cumul des cotisations dans les deux pays. Les années travaillées au Québec peuvent donc être transférées dans le système français. Mais attention, ce n’est pas automatique ! Il vous faudra suivre une procédure à votre retour.
Rappelons qu’au Québec, l’âge légal de départ à la retraite si l’on souhaite percevoir l’intégralité des prestations gouvernementales, est 65 ans. En France, il passera bientôt de 62 à 64 ans. Vous serez évidemment soumis à la législation en vigueur dans le pays où vous déciderez de passer vos vieux jours.
Christophe Pigeat recommande de ne pas oublier de discuter des termes de votre contrat avec vos employeurs au Québec. « Il ne faut pas regarder que le taux horaire, mais aussi tout le package, à la nord-américaine », précise l’expert.
Plusieurs dimensions d’une offre d’emploi peuvent être négociées : les congés, le télétravail ou encore les régimes de cotisation pour la retraite.
« Quelqu’un qui pense retourner par la suite en France doit être accompagné dans son processus pour prendre les meilleures décisions car les impacts peuvent être grands », conseille encore Christophe Pigeat.
Si vous vous sentez perdu, rassurez-vous, beaucoup de personnes le sont. Pour prendre les bonnes décisions, il faut comprendre le système dans ses grandes lignes et se rapprocher d’un conseiller financier, ainsi que d’un fiscaliste si besoin.
« Chaque choix réalisé aura des conséquences positives ou négatives dans le futur », prévient Christophe Pigeat, qui invite à se renseigner sur la retraite au plus tôt, si possible avant d’arriver au Québec.
Il précise toutefois que la planification de la retraite peut être remise en cause à chaque fois que l’on change de pays. « Un choix stratégique fait en France ou au Canada peut devenir un mauvais choix si on choisit de partir ensuite, par exemple aux États-Unis. Tant que l’on ne se pose pas dans un pays, il faut faire les choix les plus souples possible », soutient enfin le spécialiste.
Cet article n’a pas pour vocation de se substituer à un conseiller financier. Pour plus d’informations, renseignez-vous auprès d’un spécialiste en la matière.