Une nouvelle session débute pour les ateliers “C’est moi le chef !”, fondée par une Française dont le leitmotiv prend racine autour du plaisir de cuisiner ensemble.
“2017 ! Oui, cela fait déjà trois ans ! Comme le temps passe !” s’exclame Karine Desserre-Pezé, dont l’énergie devient vite contagieuse. Fondatrice des ateliers “C’est moi le chef !”, la Française ne semble pas avoir vu le temps filer depuis qu’elle s’est mis en tête de favoriser une autre approche de la cuisine, en développant les liens entre les enfants et leurs parents, mais aussi une sensibilisation à une nourriture plus saine, plus équilibrée tout en restant savoureuse et délicieuse. Allez à l’encontre des idées reçues, redorer le blason des légumes auprès de nos jeunes pousses, démystifier des recettes a priori trop complexes à réaliser : “C’est moi le chef!” oeuvre sur plusieurs fronts à la fois.
L’organisme (dont vous avez déjà entendu parler ici) propose dans l’un des QG de la “bouffe” montréalaise, le marché Jean Talon, des ateliers avec des chefs ou personnalités venus des quatre coins du monde pour les jeunes enfants accompagnés d’adultes. Nouveauté 2020 : les apprentis cuisiniers de 3 ans peuvent désormais rejoindre les cuisines. “On s’est aperçu que les parents étaient très demandeurs d’ouvrir l’activité aux plus jeunes, explique la responsable. Cela permet aussi de montrer que la cuisine n’est pas quelque chose de si compliqué comme beaucoup le pensent. Oui, il est possible de cuisiner avec de jeunes enfants, et c’est même un excellent moyen de développer leur autonomie. Bien sûr, certains gestes peuvent être dangereux, tout comme apprendre à faire du vélo. Nous alertons sur les consignes de sécurité. Notre objectif ? Que les parents aient le goût de recommencer chez eux, et les enfants aussi.”
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Les familles françaises en cuisine
La nouvelle session qui débute le 26 janvier convoque sur les comptoirs de Jean Talon la cuisine végétarienne pour apprendre aux apprentis chefs à réaliser un “burger végétal”. Une autre date propose de partir à la découverte des plats autochtones. Autour de la cheffe micmaque Norma Condo, fondatrice du premier restaurant autochtone de Montréal, les participants pourront découvrir “des mets traditionnels des Premières Nations, et certains rituels des ancêtres autochtones”, explique Karine Desserre-Pezé. Casserole algonquine et pains des Premières nations sont au menu.
Autre atelier prévu : la découverte de la cuisine syrienne, de ses épices et de toutes ses couleurs (les petites cuisiniers réaliseront une salade Fattoush et un Moujadara, composé notamment de lentilles, riz et oignons). “Nos ateliers sont aussi l’occasion de s’ouvrir au monde et aux cultures, Montréal est une ville d’accueil par excellence et il nous semble essentiel de faire découvrir le plus de saveurs et de possibilités”, poursuit la Française, qui se déplace également dans certaines bibliothèques. Car si les familles françaises sont particulièrement sensibles à cette démarche et participent en nombre aux ateliers, “C’est moi le chef!” s’assigne la mission de se tourner vers le plus grand nombre, de casser les codes d’une cuisine qui ne peut s’effectuer qu’en cuisine. Les recettes, les plats, les saveurs, les couleurs deviennent autant d’aspects qu’il est possible de décliner “un peu partout au final”. “La cuisine, c’est de la tranmission et du partage avant tout.” Un projet pourrait d’ailleurs voir le jour avec des CPE de Montréal. “Faire aimer la courge aux petits, c’est totalement possible et envisageable”, assure Karine Desserre-Pezé, telle une militante à la tête d’une cuisine ambulante qu’elle aimerait emmener un peu partout dans la Province. Plus de 1000 enfants ont déjà participer aux ateliers. “Monter son entreprise, au Québec ou ailleurs, n’est pas de tout repos, il faut constamment avancer, imaginer de nouvelles façons de se développer, il y a peu de repos, mais avec “C’est moi le chef!”, j’ai l’impression de réaliser quelque chose qui est important à mes yeux et de me réaliser”, confie celle qui semble avoir trouvé la recette d’une reconversion, certes pas si facile, mais qui la rend heureuse.