Arrivés à Montréal il y a 12 ans, Katell Burot et Philippe D’Haucourt sont aujourd’hui à la tête d’une entreprise qui a le vent en poupe : Carrément Tarte. Pourtant, le couple de Bretons s’était donné un défi assez relevé, à savoir réussir à vendre des tartes haut de gamme dans les épiceries québécoises.
Situé à Rosemont, l’atelier de Carrément Tarte produisait en début d’année 1 500 tartes par semaine. Aujourd’hui, avec l’arrivée des fêtes et le succès de la compagnie, la cadence a plus que doublé. Les entrepreneurs français ont réussi à sortir de Montréal et ont aujourd’hui un oeil vers l’Ontario et le nord-est des États-Unis.
La clé de leur succès ? Des recettes de grands-mères et un bon coup de main. Dans les cuisines de l’entreprise, il n’y a pas de robots ni de fabriques à la chaîne. “C’est très manuel, on ne peut pas faire un produit aussi parfait avec des machines. Ça prend des mains, de la précision et de la rigueur”, assure Katell Burot.
Il y a 3 ans, la femme d’affaires a quitté son travail de consultante en information financière pour aider son mari à lancer son projet. “Le challenge, c’était de trouver ce qui pouvait nous différencier. Il a travaillé beaucoup sur le concept et sur la marque. Il m’a montré ça et à partir de là j’ai fait une vision business et j’ai décidé de tout lâcher”, explique-t-elle.
Le créneau est trouvé : celui des tartes faites maison à partir des recettes de la grand-mère de Philippe D’Haucourt. “Quand on rentre dans une épicerie ici, il y a moins la place pour un produit sophistiqué et un peu plus élaboré. En France, ça existe le haut de gamme. On s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire là-dessus”, souligne Katell Burot.
Malgré un certain succès, l’entrepreneure ne souhaite pas ouvrir une boutique dédiée aux produits de Carrément Tarte et préfère passer par un réseau de distributeurs. “Au début, on avait tous les deux une vision de se dire qu’on voulait rendre accessible au plus grand nombre un produit comme ça. Ce n’est pas à travers une boutique qu’on arriverait à faire ça.”
Ils décident donc de lancer Carrément Tarte et d’aller chercher des financements auprès de PME Montréal, de la BDC et de Futurpreneur. Le couple joue à fond le côté québécois avec des produits locaux et une distribution du produit dans les boutiques de quartier : Val-Mont, Fromagerie Hamel, Boucherie Grinder, 5 saisons…
“Oui, le savoir-faire est français mais on ne joue pas dessus. On est avant tout Québécois, on utilise des produits d’ici et je pense qu’on est contents de dire que le Québec est également friand de produits haut de gamme et est capable d’en faire”, souligne Katell Burot, qui exclue totalement de mettre une cocarde bleue-blanc-rouge sur ses produits.
Aujourd’hui, alors que près de 4 000 tartes sortent des fours de l’atelier de Rosemont chaque semaine, Carrément Tarte sort deux recettes pour les fêtes : une tarte salée poire-bleu et une tarte sucrée mangue-chocolat.
Petit conseil de la rédaction de Maudits Français : il faut goûter leur best-seller, la citron-meringuée. Elle n’a pas tenu 5 minutes entre les mains de notre journaliste…