Surnommé “plus français que les Français”, le célèbre sculpteur mêlant beauté, ingéniosité et espièglerie n’avait jamais eu de rétrospective au Canada. Le Musée des beaux-arts de Montréal a choisi l’angle de l’innovation pour faire découvrir son oeuvre au public montréalais.
Il y a 50 ans, Alexander Calder installait sa monumentale oeuvre “Trois disques” (ou “L’Homme”, comme la désignent les Montréalais) au parc Jean Drapeau de Montréal à l’occasion d’Expo 67. Paradoxalement, il est malgré cela resté assez peu connu du public québécois. Pourtant, avec ses 22.000 oeuvres dispersées sur les cinq continents, Calder est l’un des plus grands sculpteurs du 20ème siècle, et aussi l’un des plus innovants.
“Il a réinventé les frontières de l’art, de la couleur, du mouvement, de l’art cinétique, de la lumière et de l’espace et a changé la vision de l’abstraction au 20ème siècle“, commentait Nathalie Bondil, directrice générale et conservatrice en chef du MBAM lors du dévoilement de l’exposition devant la presse, en présence du petit-fils de l’artiste venu représenter la Fondation Calder.
Nommées tantôt en anglais, tantôt en français, les oeuvres de Calder portent l’empreinte de ses années passées en France. “C’était un Américain en France, rappelait Anne Grace, co-commissaire de l’exposition lors de sa présentation. Cette double culture a façonné tous les aspects de son oeuvre“. Fréquentant Mondrian, Cocteau, Léger et bien d’autres intellectuels et artistes, c’est à Paris que Calder a créé son fameux cirque miniature, précurseur de l’art de performance, et a évolué vers l’abstraction.
Ingénieur de formation, Calder a donné une dimension inédite à la sculpture mais aussi à l’expérience et l’espace artistique, en incorporant le mouvement à l’oeuvre d’art. Un mouvement aérien tout en équilibre et poésie que vous pourrez admirer lors de votre visite : dix mobiles de l’artiste seront animés par un restaurateur du musée à 14h en semaine et à 11h et 14h les week-ends.
Conçue et organisée par le Musée des beaux-arts de Montréal, l’exposition regroupe 150 oeuvres incluant notamment des prêts des musées Guggenheim et Whitney de New York, du Centre Pompidou ou du Smithsonian. Certaines oeuvres fraîchement restaurées sont montrées pour la première fois ou presque.
Humaniste et passionné de cirque, Calder se devait de revenir à Montréal. C’est chose faite avec cette belle exposition qui élèvera le regard de petits et grands.