L’exposition d’art public La Balade pour la paix : un musée à ciel ouvert réunit des oeuvres d’artistes d’envergure internationale le long de la rue Sherbrooke Ouest, ornée pour l’occasion de drapeaux de plus de 200 pays. Parmi les sculptures, on peut admirer la Nana danseuse (Rouge d’Orient – Bloum) de Niki de Saint Phalle et un Hommage à Eiffel de César.
“C’est un peu fou ce projet-là, commente Nathalie Bondil, directrice générale et conservatrice en chef du Musée National des Beaux Arts (MBAM). La Balade pour la Paix, c’est quand-même 1 km qui est investi sur une des voies les plus achalandées de Montréal“. C’est aussi un parcours qui, en reliant le quartier du Musée des Beaux-Arts et l’Université Concordia à celui du Musée McCord et de l’Université McGill, a été choisi pour toucher un public nombreux incluant passants, touristes et étudiants.
L’exposition, qui fait partie de la programmation officielle des célébrations du 375e de Montréal, a été conçue par le Musée National des Beaux Arts (MBAM) avec le soutien de de l’Université McGill. Elle commémore également le 50ème anniversaire d’Expo 67 (l’Exposition Universelle qui s’était tenue à Montréal en 1967 sur le thème “Terre des Hommes”) et le 150ème anniversaire du Canada. Au total, ce sont 30 sculptures et 42 photographies d’artistes canadiens et internationaux, datant des années 1960 à aujourd’hui, qui sont disposées le long du parcours.
La partie photographique de l’exposition a été coordonnée par Diane Charbonneau, conservatrice des arts décoratifs modernes et contemporains au MBAM. Elle met en lumière le regard d’artistes d’origines diverses établis à Montréal, qui ont parcouru le monde pour capter des images reflétant les valeurs d’ouverture, de paix et de diversité. L’ensemble des sculptures et photographies exposées converge vers des thèmes porteurs d’humanisme: démocratie, éducation, environnement, liberté, féminisme, premières nations, enfance et espoir… Plusieurs oeuvres ont été restaurées pour l’occasion, dont l’emblématique sculpture L’Homme de Calder.
Les drapeaux flottant le long de la rue Sherbrooke, installés par l’architecte paysagiste Claude Cormier, portent les couleurs de quelques 200 pays du monde, des 13 provinces et territoires canadiens et de la ville de Montréal. “Montréal est la 2ème ville consulaire d’Amérique du Nord donc pour nous c’était très important de pouvoir souligner cette présence à l’international grâce à cette diplomatie très active“, souligne Nathalie Bondil.
La promenade commence à son extrémité Ouest en face du Musée des Beaux-Arts avec un immense mât totémique de Charles Joseph, geste de réconciliation après le génocide culturel des enfants autochtones que l’auteur a personnellement subie. “Il rappelle une période très sombre de l’histoire du Canada, celle des pensionnats où les enfants autochtones à travers le pays ont été extirpés de leur famille pendant plus d’un siècle. Ça s’est terminé assez récemment, en 1996“, évoque Sylvie Lacerte, consultante en art public, historienne de l’art et co-commissaire de l’exposition.
L’exposition se termine à l’Est sur le campus de McGill avec la sculpture de Niki de Saint Phalle, “l’oeuvre la plus monumentale que le musée ait jamais transportée“, selon Nathalie Bondil. “C’est un symbole très fort d’une féministe engagée et en même temps un vrai message d’espoir puisque cette femme, Nana, porte le nom de sa petite-fille“, explique-t-elle.
Le maire de Montréal, Denis Coderre, se félicite de cette manifestation artistique et engagée au coeur de la ville. “Cette promenade unique propose un condensé de tout ce que Montréal a de meilleur à offrir: une offre culturelle accessible à tous, issue d’une diversité de points de vue avec un message axé sur la paix“, a-t-il déclaré.
Pour enrichir votre visite des commentaires des organisateurs et commissaires de l’exposition, vous pouvez télécharger l’application mobile 375MTL ici. Par ailleurs, des visites guidées sont organisées par le MBAM et par l’Université McGill pour la partie des oeuvres située sur le campus de cette dernière.