Romy Victory ne court pas après le sensationnalisme. Ce qui l’attire, ce n’est pas le sang, mais ce qui se trame avant, l’instant où l’ordinaire bascule. « Ce qui me passionne, c’est la psychologie, de voir comment on peut arriver à de telles choses alors qu’on parle de gens comme toi et moi. Tous les gens qui ont fait des crimes n’ont pas de maladie mentale », explique la youtubeuse true crime au million d’abonnés.

Dans son premier livre Connexions mortelles comme sur sa chaîne Youtube, elle raconte ce glissement progressif vers l’horreur. Pas pour choquer, mais pour comprendre. Chez elle, chaque frisson a une raison d’être. « Je ne vais pas faire du gore pour du gore. Des fois les histoires sont très intenses, mais c’est dans un but précis. Il faut que ça serve à l’histoire. »

Lorsqu’on rencontre Romy Victory au Salon du livre de Montréal, on découvre que derrière un sourire lumineux se niche une fascination pour ce que l’être humain peut produire de plus terrible… mais aussi pour l’éclat inattendu qui peut surgir au cœur même du pire.

Une passion de longue date

Vous connaissez peut-être Romy Victory pour ses vidéos de true crime. Après une dizaine d’années de création sur YouTube, la Franco-Canadienne au million d’abonnés s’est lancée dans l’écriture. Son premier livre, Connexions mortelles, recense dix histoires dont le point de départ se trouve sur internet ou les réseaux sociaux.

« J’ai toujours voulu écrire, c’était un rêve de gamine », raconte Romy Victory. Quand une maison d’édition lui a proposé un projet d’écriture, la grande amatrice de Stephen King a embarqué sans hésiter.

L’horreur, mais avec tact

Romy Victory s’accroche fermement à l’éthique. Derrière chaque affaire sombre, il y a au moins un corps, un nom, une famille. « Il faut un tact avec les histoires, surtout quand elles sont réelles. On parle de vraies victimes, de personnes qui ont souffert. »

Elle se garde d’ailleurs d’aborder certaines thématiques, par choix : « Je ne peux pas traiter la pédophilie. C’est trop dur pour moi. »

Pas question non plus de s’abandonner au sensationnalisme. Tout doit servir une narration, un propos, une réflexion. « Je n’ai pas peur de choquer, je pense que mes lecteurs sont solides, mais je ne veux pas choquer pour choquer », explique-t-elle.

Trouver du beau dans l’abîme

Ce paradoxe-là, c’est un peu son ADN d’autrice. Montrer l’indicible pour mieux révéler ce qui nous sauve. Des amitiés inattendues, des élans de courage, des survivants qui refusent d’être réduits à leur douleur.

« Dans des situations terribles, tu vois l’humain tel qu’il est vraiment. Toutes les histoires ne se terminent pas mal. Et dans des histoires terribles, tu trouves du beau parfois. »

Comment survivre à tant de noirceur ?

On l’imagine entourée de dossiers, absorbée par des récits qui glacent le sang. Pourtant, l’autrice traverse cette matière avec une étonnante sérénité : « J’ai la chance d’être très optimiste, il y a beaucoup de joie dans ma chimie intérieure. Je suis très empathique, je vais me plonger dans mon histoire, mais quand c’est terminé j’arrive à refermer la porte. Je ne sais pas comment je fais, mais pour l’instant ça va bien. »

Un prochain livre en chantier

À peine son premier ouvrage sorti, Romy pense déjà au suivant. La thématique est encore secrète, mais les lecteurs peuvent s’attendre à le voir sortir au printemps prochain, selon l’autrice qui a déjà commencé à écrire.

Et en attendant la sortie de son prochain livre, Romy Victory prépare une expérience qui devrait faire frissonner Montréal. À OASIS immersion, la youtubeuse racontera bientôt une histoire sombre en direct, dans un dispositif immersif. Peu d’informations ont filtré pour le moment – et c’est voulu -mais ceux qui souhaitent être aux premières loges peuvent déjà s’inscrire ici pour recevoir les détails dès leur annonce.