Voyager de façon écoresponsable au Canada, est-ce possible? 

Voyager de façon écoresponsable au Canada, est-ce possible? 

Par Marie-Hélène Dufays Marinescu / Le 7 juin 2025 / Tourisme

Voyager pleinement de façon écoresponsable peut sembler difficile, surtout dans un pays aussi vaste que le Canada. Il est cependant possible de se questionner sur son empreinte sans pour autant renoncer à la découverte. Du moyen de transport au type d’hébergement, certains gestes permettent de concilier soif d’aventure et conscience écologique.

Immigrer éveille souvent l’envie de découvrir sa nouvelle terre d’accueil. Or, comme le Canada est l’un des pays les plus vastes au monde, son exploration est un sacré défi, surtout si l’on veut limiter son empreinte écologique. Comme beaucoup d’activités humaines, le tourisme a un impact écologique qu’il faut tenter de minimiser, expliquent Olivier Donzelot, vice-président de l’association Tourisme Durable Québec et Patrick Faubert, professeur au département des sciences fondamentales de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).

Le grand défi de la distance

Dans un pays 18 fois plus grand que la France, le choix du mode de transport peut représenter une problématique de taille. Contrairement à l’Europe, les trains sont « inefficients et rares », estime Olivier Donzelot.

Québec et Ontario

Toutefois, depuis Montréal, l’Ontario est accessible en train. Une solution alternative à privilégier. En partant de Montréal, Ottawa est accessible en 2 heures de train, contre plus de 5 heures pour Toronto et un peu moins de 3 heures pour la gare de Kingston.

Par ailleurs, le covoiturage – proposé notamment par l’entreprise Amigo Express – est une option pour voyager au Québec ou en Ontario, car il permet de mutualiser les émissions, souligne Olivier Donzelot.

Direction l’ouest

Le train est aussi une option envisageable pour se rendre en Colombie-Britannique, à condition d’avoir du temps, beaucoup de temps… Comptez 4 jours et 4 nuits (depuis Toronto) pour un aller simple avec Via Rail à partir de 514$. Le trajet peut ainsi faire partie du voyage autant que la destination, soulève Patrick Faubert. Il estime que traverser le pays en train, du moins à l’aller, peut être reposant, tandis que le retour pourrait se faire en avion.

Calculer ses émissions 

Les émissions de gaz à effet de serre dépendent de la distance parcourue et du moyen de transport utilisé, comme l’indiquent les deux experts. Des outils comme Carbone Boréal, développé par l’UQAC, permettent de calculer précisément l’empreinte carbone et comparer les moyens de transport envisagés.

Pour un trajet moyen, au Québec, l’autobus interurbain est le moyen de transport qui émet le moins de GES par personne. Il est suivi du train, et de la voiture personnelle, d’abord électrique, puis hybride. En revanche, les VUS, camionnettes et surtout l’avion, réservé aux longues distances, sont les plus polluants, explique le professeur de l’UQAC.

Logement et activités

En ce qui concerne l’hébergement, Patrick Faubert conseille de veiller à se renseigner au préalable sur l’établissement où l’on souhaite séjourner. Il suggère de s’interroger sur les pratiques de développement durable des hôtes, comme la gestion et le tri des déchets, les sources d’électricité, idéalement renouvelables.

Par ailleurs, l’impact de l’aménagement touristique sur la nature est un autre aspect à ne pas négliger.

Destinations certifiées au Canada

Au Canada, plusieurs régions possèdent la certification Biosphere Sustainable :

  • La région de Québec
  • L’île de Vancouver
  • La Cariboo Chilcotin Coast Tourism Association
  • Victoria
  • La région de Thompson Okanagan

Opter pour des entreprises, activités ou destinations certifiées, notamment par Biosphere Sustainable ou Greenstep, c’est un premier pas, selon Olivier Donzelot. Il exhorte également à prendre le temps de découvrir la région visitée tout en respectant la biodiversité, en surveillant sa consommation d’eau et en veillant à ne rien jeter dans la nature.

Au Québec, l’organisme Tourisme durable Québec met à disposition un « répertoire des membres », une ressource utile pour trouver des adresses d’entreprises engagées pour la protection de l’environnement. 

L’idée n’est pas de se couper de tout voyage, nuance le professeur, mais de trouver un équilibre pour « concilier les ressources personnelles, [avec] le désir de voyage », tout en réfléchissant à l’impact environnemental. Cela passe également par des voyages plus lents et plus longs, conclut Olivier Donzelot.

 

 

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