À la rentrée, de nombreux élèves français du Québec retrouvent leurs bancs d’école… en uniforme. S’il est obligatoire dans de nombreux établissements francophones, il ne fait pas toujours l’unanimité chez les parents et les enfants.

La culture de l’uniforme

Depuis ses débuts l’année dernière en France, l’expérimentation de l’uniforme scolaire soulève de nombreux débats. Au Canada, comme dans beaucoup de pays de tradition anglo-saxonne, le port d’une tenue imposée par l’école est plutôt courant. En effet, la quasi-totalité des écoles privées du Québec – et certaines écoles publiques – l’imposent à leurs élèves.

Les uniformes peuvent aller d’une tenue complète à quelques pièces seulement, comme des t-shirts ou des pulls aux couleurs de l’école. Adaptés aux saisons, ils existent en versions légères ou plus chaudes, ainsi qu’en tenue spécifique pour les activités sportives.

Quelques a priori

Dans l’Hexagone, l’uniforme scolaire traîne souvent une image austère et vieillotte. Sophie, mère de deux enfants au secondaire, a d’abord considéré ces tenues comme « moches et pas agréables à porter ». Natascha, au contraire, en garde une impression positive : sa fille en avait déjà porté à Singapour et en Belgique.

Des familles conquises

Une fois adopté, l’aspect pratique de l’uniforme a vite convaincu les familles rencontrées. « C’est quand même très pratique d’avoir les mêmes tenues qui reviennent, confie Sophie. Le matin, les enfants savent déjà quoi mettre. » Dans certaines écoles, comme celle de la fille de Natascha, une charte précise même les vêtements à porter selon la température.

En effet, les uniformes ne se limitent pas à une seule tenue. Les enfants de Sophie, par exemple, peuvent choisir entre quatre modèles de pantalon prévus par le code vestimentaire de leur école. Autre avantage, selon Natascha : moins de temps perdu à renouveler la garde-robe en cours d’année. « C’est sans prise de tête. On fait son shopping en début d’année, puis il suffit de racheter quelques pièces », explique-t-elle.

Certains parents déplorent toutefois le coût que peut représenter l’achat des vêtements imposés par l’école, dont la charge revient aux familles, même dans les écoles publiques. « C’est un peu cher et, comme les enfants grandissent vite, il faut racheter suivant la croissance », remarque Stéphanie, dont le fils vient d’entrer à l’école secondaire. Une somme qui reste toutefois raisonnable comparé à certains vêtements de marque, précise Natascha.

Les enfants s’accommodent

Et qu’en pensent les principaux concernés ? Les enfants français semblent s’accommoder de l’uniforme. « Comme ils sont fiers d’aller dans leur école, ils sont fiers de porter l’uniforme avec son logo », rapporte Sophie. Elle précise toutefois que « la mauvaise qualité les gêne », avec des fermetures éclair qui cassent, des tissus qui se trouent et des matières peu agréables à porter.

La fille de Natascha, elle, trouve son uniforme très confortable. Bien qu’elle ne soit « pas toujours fan des couleurs », cette élève de sixième année du primaire est très heureuse de le porter, selon sa mère. « Si on a le choix entre une école avec ou sans uniforme pour le secondaire, on choisira celle avec », ajoute-t-elle.