El Diablo (Boris Dolivet de son vrai nom) a toujours plus d’un projet dans son sac. Installé au Québec depuis 3 ans, il n’a pas attendu longtemps pour lancer un album sur son immigration (Wesh! Caribou) ni pour lutter contre la radicalisation, même au Québec (Radicalishow). Il est de retour en tant que scénariste pour un nouveau projet intitulé “Les histoires bizarres du professeur Zarbi” pensé par les créateurs d’Au pays des Têtes à claques, Michel Beaudet et Simon Parizeau. Rendez-vous sur Télétoon en 2019.
Le titre inspiré du verlan français ? Ce n’est même pas El Diablo qui l’a choisi. “Ils me l’ont soumis en me demandant si ça marcherait en France. J’ai dit que oui, évidemment ! Mais pour l’instant, la série est réservée au public québécois”, confie le Breton de Montréal qui espère que le projet aura le même succès que les Têtes à claques et que “ça matchera un jour avec la France” (NDLR : la série “Au pays des Têtes à claques” a été vendue à Canal+ en France).
Sa rencontre avec Michel Beaudet, il la doit à l’ami d’une amie, “comme d’habitude” dit-il. “Une amie m’a présenté à un auteur qui travaillait avec Michel Beaudet. De fil en aiguille, on s’est mis à travailler ensemble, ça fait déjà deux ans maintenant”, raconte l’auteur français ravi d’apporter sa petite touche aux “Histoires bizarres du professeur Zarbi”, en compagnie de deux autres co-auteurs.
À quoi s’attendre ? À une série d’épisodes de 7 minutes qui se rapproche beaucoup de l’esprit des Têtes à claques sauf que c’est du fantastique. “C’est l’histoire d’un professeur qui règle des problèmes surnaturels et tout se passe au Québec, c’est très ancré sur la culture québécoise”, rapporte El Diablo avant de nous lâcher le morceau. “Il y a un épisode où il est notamment question d’une étrange “secte de la patate” : on fait référence au Québec en tant que premier producteur de pommes terre en Amérique du Nord. Bref, on essaie d’aborder des sujets très québécois de façon comique.” Dans un autre épisode, c’est le mystère d’un restaurant de Saint-Léonard hanté par un fantôme que le professeur essaie de résoudre.
“Il n’y a que l’éducation qui fait changer le monde”
Graphiquement aussi, ces “histoires bizarres” rappellent les épisodes des Têtes à claques. “On retrouve la touche de Michel Beaudet : des photos retouchées avec des têtes reconnaissables, on est là-dedans. Même si c’est un peu différent quand même”, explique El Diablo, qui vient également de finir le troisième tome de son projet Radicalishow qui sort d’ici un mois ou deux. “Il sera question de l’extrême droite au Canada. J’ai interviewé des anciens membres de groupes extrémistes qui m’ont raconté leurs parcours (…). C’est important, car de plus en plus la parole xénophobe se libère, même ici”, confie Boris qui trouve même le temps de promouvoir une application pour signaler les actes racistes en temps réel au Canada.
“Il n’y a que l’éducation qui fait changer le monde”, lance l’artiste multi-casquettes qui ne fait rien au hasard, habitué à écrire pour la jeunesse. “En France, j’avais bossé pour deux ou trois séries pour enfants déjà”, se souvient Boris avant de nous apprendre qu’il s’apprête à travailler avec un certain Journal de Spirou. “Mais là ce sera en mode Spirou qui s’ouvre à de la BD plus adulte, disons !”. L’art du teasing… Histoire(s) à suivre.