Formé à Nice, Saad Sebti promeut l’informatique environnementale au service de la communauté à Montréal. Insertech, l’entreprise d’insertion sociale à but non lucratif dont il coordonne le marketing et développement, a enrichi le vocabulaire et le portefeuille des Montréalais avec son “réparothon“. Nous avons rencontré le Marocain éco-responsable au C2 Montréal.
Ses études au CERAM-ESC Nice le destinaient à une carrière dans le marketing qui aurait pu être classique. Mais, quelques années après son arrivée au Québec en 2001 – “pour changer un peu d’air” – et 7 ans dans une agence de communication, Saad Sebti recherchait autre chose. “J’ai toujours été sensibilisé aux questions environnementales et j’ai réorienté ma carrière dans ce domaine-là“, raconte-t-il.
Former des jeunes et vendre du matériel informatique reconditionné
Coordonnateur depuis 7 ans chez Insertech – dont le mantra est “technos et engagés“-, Saad Sebti promeut la double mission de l’organisme : former des jeunes en difficulté et favoriser la réparation du matériel informatique usagé au lieu de le jeter.
Plus de 1200 jeunes de 18-35 ans aux profils variés (en décrochage, immigrants peinant à décrocher une première expérience au Québec…), ont bénéficié du programme d’insertion d’Insertech depuis 1998.
Comment ça marche ? La société récupère du matériel informatique auprès de grandes entreprises et propose à ces jeunes un parcours salarié pour se former à la réparation informatique. Six mois à l’issue desquels ils sont aidés à se placer sur le marché du travail. Le matériel remis à neuf est ensuite revendu à bas prix à la boutique Insertech de Technopôle Angus (qui propose également des services de réparation et des cours d’informatique) et en ligne.
Se faire aider pour réparer gratuitement ses appareils
L’entreprise met aussi en oeuvre depuis quatre ans des évènements gratuits, basés sur la solidarité : les “réparothons”. Un concept anglais – la “restart party” – qui a inspiré le “réparothon” québecois, organisé par Insertech au moins une fois par mois. Le principe ? Un partage de connaissance pour lutter contre l’obsolescence : des bénévoles aident les participants qui ont apporté leurs appareils électroniques défectueux à identifier le problème et à le résoudre.
Lancé dans les locaux d’Insertech à Montréal en 2015 pour le Jour de la Terre, le succès du premier réparothon a conduit la société à reconduire l’évènement en 2016. Puis à l’institutionnaliser et le sortir des murs de la société, avec le soutien financier du gouvernement du Québec et de divers organismes. Insertech organise également des réparothons “par des jeunes et pour des jeunes” dans des écoles secondaires, cégeps et universités.
Des initiatives qui donnent un coup de pouce au porte-monnaie, à l’insertion et à l’environnement, explique Saad Sebti. “Le réemploi, c’est mieux que le recyclage, car cela prolonge la vie des appareils et évite des problèmes environnementaux liés à la fabrication, précise le coordonnateur. Cela a un impact sur l’ensemble de la société. Prolonger la vie des ordinateurs évite la production de nouveaux appareils, démystifie la réparation – qui peut paraitre chère ou compliquée – et stimule la main d’oeuvre locale“.
Besoin d’un coup de pouce informatique ? RDV ici pour s’inscrire au prochain réparothon qui aura lieu à ECTO le 12 juillet prochain, ou dans la boutique d’Insertech pour acheter du matériel. Pour les 18-35 ans intéressés par le programme d’insertion, les inscriptions sont ici.
Quant à Saad Sebti, il a trouvé sa voie. “Je suis très heureux de ce que je fais aujourd’hui. Cela a du sens, c’est vraiment en phase avec mes valeurs“. Quand boulot rime avec engagement socio-écolo.