Deux voyages au Québec en quatre mois pour Joëlle Pfeiffer : si la medium assure – avec modestie – qu’elle n’est pas connue au pays de Molière, son nom commence à résonner dans la Belle Province. À Montréal, après le succès d’octobre, elle revient donner des conférences, des séances de médiumnité, et produire un documentaire. Rencontre.
Joëlle Pfeiffer est une Française de 63 ans qui n’a pas le métier de monsieur et madame tout le monde : elle est une « fréquence vibratoire » dit-elle pour se définir, une compétence qui lui permet d’entrer en communication avec des personnes disparues. « Je peux voir et entendre au-delà de ce que vous voyez et entendez. Et ce que j’entends et ce que je vois, c’est une symphonie d’anges », répète cette “clairvoyante”.
C’est suite au décès de sa fille, à l’âge de 25 ans, que ses capacités se développent. Si enfant, la jeune Joëlle remarque bien des intuitions, elle n’y donne pas vraiment suite. N’ayant pas beaucoup été entourée par sa maman dit-elle, la fillette ne se questionne jamais sur « les histoires de fantômes » comme elle aime pourtant les appeler maintenant. Mais la disparition de son enfant bouleverse la femme, et Joëlle Pfeiffer commence à ressentir de plus en plus les choses, les émotions.
Une connexion aux mondes parallèles en tout décontraction
Cela fait désormais huit ans que la sexagénaire met en pratique ses talents de médium. À l’aide de photos de défunts, elle tente de rentrer en communication avec ceux-ci. Elle tente… car les personnes (sur les photos) ne sont pas toujours « d’accord pour communiquer », explique-t-elle.
À Nantes, « dans sa grotte » comme elle la décrit elle-même avec un sourire scotché à son visage, la médium se met à l’aise. Pieds nus, chaussettes, pyjama, Joëlle Pfeiffer aime se sentir dans un cocon pour communiquer au mieux avec ces personnes disparues. Elle contacte les proches par téléphone et, grâce aux photos, commence sa séance « d’écriture intuitive ». Elle peut rédiger deux pages, comme dix lignes, sur ce qu’elle ressent, entend ou voit mais elle sait aussi être très franche lorsque rien ne se passe.
Le principe est exactement le même lorsqu’elle réalise des séances en dehors de sa grotte, à Montréal par exemple. « J’ai seulement la peur en plus, la peur de ne pas pouvoir répondre aux proches, de ne rien voir, de ne rien entendre », avoue-t-elle avec sincérité. Fort heureusement, la connexion avec certaines personnes est plus forte qu’avec d’autres et c’est à ce moment-là que la magie opère.
Si ce talent n’est pas toujours convaincant pour tout le monde, il emballe un certain Christian Page, journaliste québécois renommé, spécialiste du paranormal. Tant et si bien que le chroniqueur lui propose même de produire ensemble un documentaire… plus que paranormal !
Preuve à l’appui…
C’est au Vieux Palais de l’Assomption de Montréal que vient de se dérouler le tournage. Ignorante du lieu où elle se rendait, la visiteuse est arrivée les yeux bandés pour, dans un premier temps, s’acclimater aux pièces, toujours plongées dans l’obscurité. Puis, elle a du décrire toutes ses sensations, dans chaque pièce parcourue, dans le but, en fin de parcours, de retranscrire les faits qu’a elle ressentis et d’indiquer le lieu où elle se trouvait.
Le fils de la propriétaire des lieux, historien et agent culturel du palais, ainsi qu’un mentalist se sont joints à l’équipe. Dans la conclusion du documentaire, il s’avère que Joëlle Pfeiffer révèle des éléments que le fils de la propriétaire avait appris seulement quelques jours plus tôt et dont personne n’était au courant… L’équipe du tournage reste bouche B.
C’est aussi ce genre d’expériences que la médium, qui dit « dégager les âmes », veut partager avec le plus grand nombre. Elle vient donc de sortir son tout premier livre Rencontres avec l’invisible*, dans lequel elle remémore tous les moments de son enfance, jusqu’au décès de sa fille et du déclic engendré. Elle y parle de témoignages, de consultations, et rythme son récit avec des comptes médiumniques. Une démarche naturelle, mais qu’elle a sans doute su entendre, dit elle : « J’appelle ça un talent, ce n’est pas un don, c’est quelque chose de très spirituel, qui me permet de dégager tout ce qui est invisible. »
*Disponible dans toutes les librairies québécoises.
Pour revoir la médium lors de son dernier passage québécois :
https://www.youtube.com/watch?v=RWx58sPz8kE&feature=youtu.be