Comme souvent, au début de l’automne et généralement à la mi-octobre, une partie du site du gouvernement canadien sature sous le poids des données que déposent les milliers de personnes intéressées par le fameux Permis Vacances Travail (PVT). Tenter sa chance pour le PVT Canada s’apparente parfois à prendre une place de concert pour Lady Gaga au Stade de France (du moins en 2012): premier arrivé, premier servi! À l’approche de la date fatidique, on fait le point sur ce précieux sésame.
À quoi ça sert? Le PVT (permis vacances travail) permet à tous les Français de 18 à 35 ans d’immigrer au Canada et d’y travailler grâce à un visa de travail temporaire pendant deux ans.
Vous pouvez travailler pour le nombre d’employeurs que vous souhaitez et pendant la période qui vous convient, dans la mesure où votre PVT est valide. Vous pouvez suivre des cours à temps partiel uniquement pour votre enrichissement personnel. Impossible de suivre des cours dans le cadre d’un cursus universitaire ou d’acquérir des compétences dans l’idée de travailler par la suite. Concernant les cours de langues, vous pouvez peaufiner votre anglais (ou autre) pendant six mois maximum. Avec un PVT, vous avez surtout l’opportunité de vivre une belle expérience en alliant l’utile à l’agréable: trouver un petit boulot dans votre branche (ou pas) et profiter des loisirs offerts par la région.
Combien de places seront proposées aux Français en 2018? Le quota initial est de 6550 places (en date du 3 novembre 2017). “Ceci dépend du résultat des négociations avec le gouvernement français. Le quota doit être un consensus entre les deux pays puisque le nombre de Français venant au Canada doit être égal à celui des Canadiens ayant l’opportunité d’aller en France sous le même programme”, nous a répondu Julie Lafortune, conseillère en communications à Citoyenneté et Immigration Canada (CIC).
En 2017, au total, ce sont plus de 11 000 places qui ont été proposées aux Français par le gouvernement canadien qui a fait des heureux à plusieurs moments de l’année en ajoutant, sans prévenir, des places supplémentaires. Mieux vaut donc garder l’oeil ouvert et rafraîchir régulièrement sa boîte mail.
Comment sont traitées les demandes? Ce sont des experts en poste à Ottawa qui s’occupent des demandes reçues et qui les traitent dans les meilleurs délais. “Aucune demande n’est traitée à notre ambassade à Paris”, précise encore Julie Lafortune.
Comment se déroule le tirage au sort? C’est peut-être la question que ceux qui n’ont pas été “piochés” au hasard sont en droit de se poser et la réponse est assez claire. “Le tirage au sort est fait par un algorithme! Il n’y aucune intervention humaine dans les tirages. Nous programmons seulement le nombre d’invitations que nous désirons envoyer et l’ordinateur fait le reste”, raconte la conseillère en communications. D’après elle, c’est la méthode la plus optimale car elle permet aux internautes de ne pas rester bloqués devant leur ordinateur à une date et une heure précises, comme c’était le cas auparavant. “Dans le passé, si vous étiez malade, au travail ou si vous aviez le malheur de perdre votre connexion internet lors de l’ouverture du PVT, il était difficile de soumettre votre demande! Nous considérons que le système actuel est plus juste dans le sens où il donne une chance égale à tous: les bassins sont ouverts du premier jusqu’au dernier jour des tirages.”
Combien de rondes sont prévues en 2018? Le nombre de rondes (autrement dit, la “séquence” d’invitation dans laquelle on est tiré au sort au fil des mois) dépend du quota et du nombre de demandes dans les bassins. À titre d’exemple, en 2017, il y a eu environ 50 rondes sur une période avoisinant les 40 semaines. La patience est donc de mise.
Combien ça coûte? 250$. Pour être éligible au PVT, vous devez également disposer et justifier d’une somme équivalente à 2 500$ sur votre compte bancaire pour couvrir vos frais durant les premières semaines de votre séjour.
Si vous faites partie de ceux qui s’apprêtent à envoyer leur demande de PVT 2018, un seul mot d’ordre: prenez votre temps, lisez toutes les instructions et ne vous fiez pas aux rumeurs sur internet! “Les seuls renseignements valides sont ceux publiés sur notre site“, lance Julie Lafortune. Pour plus de renseignements sur le programme, vous pouvez aussi appeler au 1-877-461-2346.
Jessica Dary, en PVT à Montréal depuis 2014: « J’ai trouvé un travail passionnant et évolutif dans le design que j’aurais mis plusieurs années à trouver en France ! »
Après une licence en arts appliqués et un master en design à l’université de Toulouse, Jessica, 29 ans, a posé ses valises à Montréal en octobre 2014. “Je cherchais une solution pour aller travailler au Québec. J’ai épluché tous les sites sur le sujet, lu toutes les possibilités, et puis le PVT est apparu comme le visa le plus intéressant et le plus envisageable”, raconte la jeune femme qui a obtenu le sien plutôt facilement. “Je l’ai eu du deuxième coup ! J’étais préparée comme une athlète : ordinateur, connexion haut débit, horloge universelle et j’avais étudié un tutoriel sur la question”, se souvient Jessica, qui a ensuite obtenu un deuxième PVT.
Après avoir décroché un premier petit boulot grâce au bouche-à-oreille (poser des décorations de Noël dans les centres commerciaux de Montréal), la jeune femme a obtenu un “vrai” job de designer et d’infographiste dans une compagnie de décoration. “C’est une super opportunité dans une entreprise en plein essor. Je m’y sens bien, on me fait confiance, j’ai plein de projets intéressants”, raconte Jessica, qui n’a pas hésité à se vendre lors de son entretien d’embauche. “Ça faisait un mois et demi que je cherchais un job dans mon domaine, c’était ma dernière chance avant de chercher un travail alimentaire pour payer mon loyer… “ Fière du chemin accompli, celle qui vient du sud de la France ne compte pas regagner ses pénates avant un petit moment.
“J’ai trouvé un travail passionnant et évolutif dans le design que j’aurais mis plusieurs années à trouver en France ! C’est un réel plan de carrière sur le long terme qui s’est offert à moi, je n’ai pas vraiment de raison de rentrer…”, confie la “PVTiste”, qui était d’abord venue pour se faire de nouvelles expériences et qui prévoit maintenant de s’acheter un duplex à Montréal. “Je viens tout juste d’obtenir mon certificat de sélection du Québec (CSQ) et d’envoyer ma demande de résidence permanente…”.