En 2001, Olivier Leblond découvre l’État de la Géorgie pour la première fois, lors d’un séjour linguistique chez un correspondant américain. À l’époque, il étudie l’anglais en région parisienne et rien ne le destine à faire carrière dans l’enseignement… et encore moins outre-Atlantique. Deux décennies plus tard, il est professeur de français dans une université du nord de la Géorgie, titulaire d’un doctorat et fraîchement marié. Entre temps : des galères de visas, des études dans quatre États différents, mais surtout comme c’est souvent le cas quand on vit à l’étranger, une persévérance sans faille.

Dans cet épisode de French Expat, il revient sur un parcours aussi inspirant que méconnu : celui de ceux qui enseignent aux États-Unis, tout en construisant leur propre avenir.

Le système universitaire américain, du « customer service »

Olivier Leblond est ce qu’on appelle un faculty member – un professeur à temps plein dans une université d’État. Il a enseigné en Virginie-Occidentale, obtenu son doctorat à Buffalo, dans l’État de New York, avant de décrocher un poste en Géorgie. Son regard sur l’université américaine est à la fois lucide et drôle. « Il faut être professionnel et à l’écoute. Mais aussi sympa, humain, savoir poser des limites et parfois faire le psy. » explique-t-il en plaisantant au micro de French Expat.

Ce qu’il décrit, c’est un système au sein duquel la relation entre professeur et étudiant est profondément différente de celle connue en France : moins hiérarchique, plus orientée vers la réussite individuelle, mais aussi plus exigeante en disponibilité humaine. « Les étudiants viennent te voir pendant tes heures de bureau, ils veulent que tu les connaisses et que tu comprennes leur vie. C’est un peu l’enseignement à la carte. »

De l’étudiant précaire au prof titulaire

Avant d’en arriver là, Olivier Leblond a connu la précarité. Il a enchaîné les visas étudiants, vécu plusieurs années sans carte verte, payé ses factures au centime près. « J’ai eu mon doctorat, mais sans titre de résident permanent, c’était très compliqué de signer un contrat d’enseignement. C’est grâce à une amie que j’ai eu mon premier poste stable. »

Et encore, rien n’a été simple. L’avocat censé traiter sa demande de résidence permanente l’oublie pendant plusieurs mois, le forçant à se porter candidat à… son propre poste. Trois ans plus tard, il reçoit enfin sa Green Card.

Aujourd’hui, Olivier vit à Duluth, dans la grande banlieue nord-est d’Atlanta. Il enseigne sur plusieurs campus et partage sa vie avec Brian, professeur de chant lyrique. En parallèle, il envisage d’acheter une maison et rêve d’adoption. La stabilité a mis du temps à s’installer, mais elle est là.

🎧 Son histoire est à écouter dans French Expat, le podcast de celles et ceux qui vivent loin de chez eux.

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : Spotify, Apple Podcast, Deezer, Google Podcast, Podcast Addict, Amazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.