À l’occasion de la sortie de son premier long-métrage “Les Grands Esprits” le 3 novembre au Québec, Olivier Ayache-Vidal était de passage à Montréal. On en a profité pour revenir avec lui sur la réalisation de son film, aussi créative que fascinante, puisqu’il a passé deux années en immersion dans un collège de banlieue française pour s’inspirer mais aussi choisir la distribution de son film.
“Il me paraissait indispensable de procéder de cette façon, on ne peut pas faire un film réaliste sur l’éducation sans passer par là. Pendant deux ans et demi, je suis allé en classe, en salle des profs, en classe verte, en conseils de discipline, à la cantine, à la rentrée ou aux fêtes des profs, etc. J’avais besoin d’être en immersion pour comprendre”, explique le réalisateur français, ancien reporter journaliste, à qui l’on doit aussi le court-métrage “Welcome to China” avec Gad Elmaleh.
Pour sa comédie dramatique, il a choisi de mettre en vedette Denis Podalydès, réelle colonne vertébrale du film qui incarne parfaitement son rôle tout comme les jeunes acteurs choisis parmi les élèves du collège de Stains en Seine-Saint-Denis. Sortir des clichés, tel était le but d’Olivier Ayache-Vidal qui nous (re)plonge dans l’adolescence banlieusarde sans artifice. Pari réussi.
“J’ai voulu traiter le sujet avec du sens et du réalisme. C’est mon approche car j’ai été reporter et donc j’ai été habitué à passer du temps sur certains sujets précis. En tant que réalisateur, j’avais la position idéale pour voir ce que des profs ou des inspecteurs d’académie ne pourront jamais voir de là où ils sont”, raconte celui pour qui l’humour compte aussi plus que tout.
“J’aime beaucoup les films qui traitent des relations humaines et j’aime surtout quand c’est drôle. Rire est l’une des choses les plus importantes au monde: les gens que j’aime bien, je ris avec eux sinon je m’ennuie!”
Drôle et émouvant sans tombé dans la caricature, c’est ce qui résume bien “Les Grands Esprits”. Ce film, qui respire la bienveillance de celui qui l’a fait, parlera particulièrement à celles et ceux qui s’intéressent à l’éducation, à la jeunesse ou à la problématique des banlieues.
Pour 2018, Olivier Ayache-Vidal prépare déjà un nouveau long-métrage. “Je suis actuellement en immersion dans un autre milieu, un peu plus complexe cette fois”, confie simplement le réalisateur qui n’en dira pas plus mais qui espère continuer à “faire des films qui ont du sens et qui font rire”. Hâte de voir ça.