Que ce soit pour se faire des amis, élargir son cercle professionnel ou même trouver l’amour, Timeleft propose de dîner avec un groupe d’inconnus chaque mercredi soir. Nous avons testé l’expérience et comptons bien la renouveler prochainement.
Au premier abord, dîner avec des inconnus peut sembler quelque peu farfelu. C’est néanmoins le concept sur lequel repose Timeleft, une plateforme destinée à réunir cinq à six personnes autour d’un dîner dans le but de combattre la solitude. Chaque mercredi, près de 27 000 personnes utilisent ce service dans 300 villes à travers le monde, dont 14 canadiennes comme Montréal, Laval, Longueuil et Québec, selon Aya Tohme, responsable des communications et des partenariats chez Timeleft.
Vous considérez-vous comme quelqu’un de logique, intelligent ou drôle ? Quelle importance accordez-vous à la famille, au succès académique, à la spiritualité ? Vous devez répondre à plusieurs questions au moment de votre inscription sur l’application. Ce procédé permet de créer un match entre les participants et former les tablées grâce à un algorithme.
Les indications concernant le secteur d’emploi et le pays d’origine du groupe sont divulguées la veille au soir. Notre groupe était composé majoritairement de participants internationaux et d’hommes. Habituellement, 50% de femmes et 55% de locaux participent aux dîners montréalais, qui réunissent près de 300 personnes chaque semaine, selon Aya Tohme.
Quant au lieu du rendez-vous, il n’est dévoilé que le jour même, soit le mercredi dans la matinée. Partout dans le monde, les dîners Timeleft ont lieu le mercredi, signale Aya Tohme. Un jour « stratégique », car situé en milieu de semaine, favorable tant aux participants qu’aux restaurateurs. Vous pouvez choisir la langue dans laquelle se déroulera le repas. Au Québec, vous avez le choix entre l’anglais et le français.
Malgré un timide début se traduisant par le retard – bien qu’annoncé – des participants, cinq personnes se sont finalement présentées pour dîner. Leur retard, d’une dizaine de minutes, puis leur arrivée au compte-goutte, laissait d’abord présager un no-show généralisé. Cela a attiré la sympathie d’un autre groupe de timelefters anglophones non loin de là. Au total, trois tables Timeleft ont dîné dans ce restaurant polonais du Vieux-Montréal, deux anglophones et une francophone.
Cette fois-ci, nul besoin de faire appel au jeu que propose l’application pour animer la soirée, car la conversation est fluide et les rires sont faciles. Chacun aspire en effet à la découverte mutuelle, suscite le dialogue et pose des questions. Autrement, il est d’ordinaire possible de se servir d’un jeu dit « brise-glace » destiné à entretenir la discussion. « Quelle est la dernière fois que vous avez fait quelque chose pour la première fois ? » est le genre de question ludique auquel il faut s’attendre, indique la responsable des communications.
Ce soir-là, les autres convives n’en sont pas à leur coup d’essai. Certains ont déjà tenté l’expérience ailleurs dans le monde, notamment en France, et ont remarqué que l’heure pouvait différer d’un pays à l’autre. Dans certains pays, la rencontre a lieu à 20h, mais elle est prévue à 21h en Espagne, en Grèce, en Argentine et en Uruguay. Au Canada, comme dans une trentaine d’autres pays, le rendez-vous est à 19h. « La seule chose qui change, c’est l’heure [dans un souci d’adaptation] à la culture locale et le prix », souligne Aya Tohme. À Montréal, il faut débourser 19,99$ pour un ticket d’accès à un dîner, sans compter le coût du repas au restaurant qui coûte environ 40 $ pour un plat, une salade et une boisson. L’application prend donc en charge le matchmaking des participants et la réservation de la table.
Certains participants cherchent à élargir leur cercle amical ou professionnel, d’autres cherchent juste à passer une agréable soirée. Ce soir-là, personne ne confie être à la recherche d’une rencontre amoureuse. Un participant relate toutefois que selon l’endroit du dîner, il y a beaucoup de tablées majoritairement masculines. Il dit avoir choisi le Vieux-Montréal dans l’espoir d’y trouver un groupe mixte. Bien que l’application ait été créée dans le but de favoriser les rencontres amicales, il y a certainement des célibataires parmi les participants, croit Aya Tohme.
Par ailleurs, Timeleft a lancé depuis peu des dîners exclusivement réservés aux femmes, le mardi à Paris, ajoute-t-elle.
Peu avant la fin du repas, l’application propose aux participants des dîners Timeleft à proximité de se retrouver dans un bar. Une trentaine de personnes se rejoignent ainsi pour un dernier verre, ce qui multiplie les occasions d’échanger avec de nouveaux visages.
Une fois la soirée terminée, place au feedback, tel que demandé par email. S’ouvre alors la possibilité d’évaluer le restaurant – service, cuisine – mais aussi les personnes rencontrées. Chaque participant peut ainsi indiquer s’il souhaite reprendre contact, être à nouveau matché lors d’un futur dîner… ou ne plus recroiser cette personne. Bien que ces données ne soient pas révélées aux autres participants, la mise en relation via l’application est un indicateur d’appréciation mutuelle. Il n’est vraisemblablement pas rare que certains se retrouvent une nouvelle fois, car ils prennent part aux dîners dans le même quartier.
Ces dîners s’avèrent aussi un excellent moyen de ne pas manger seul quand on est en déplacement, notamment pour le travail.
Alors, prêt à tenter l’expérience ?