Avant de lancer Nok Nok Café, Mathieu Halle et Éric Azara sont partis d’un constat simple: l’isolement social est un fléau qui se répand à vive allure. Pour tenter d’y remédier, ils ont choisi de miser sur la fonction salvatrice du café partagé avec ses pairs qui, historiquement, faisait déjà office de réseau social.
Comment re-socialiser autour d’un café? C’est l’une des premières questions que les deux associés français se sont posé avant de donner vie à leur appli. Entamé il y a deux ans et demi, leur projet d’application a d’abord consisté à faire un état des lieux de la situation. “8% des québécois estiment ne pas avoir d’ami proche, à cela s’ajoutent de plus en plus d’étudiants qui disent se sentir seuls au même titre que de nombreux entrepreneurs”, lance Mathieu Halle qui croit en l’économie de partage (d’un café) pour renouer des liens sociaux et qui estime ne pas faire concurrence aux cafés déjà existants étant donné “l’alternative plus sociale” de leur concept.
Grâce à leur application, les deux Français permettent à celles et ceux qui le souhaitent d’ouvrir leur propre café à la maison et de recevoir des personnes des quatre coins du monde tout en générant un petit revenu d’appoint. Leur but ultime? Que les gens puissent socialiser! “On cherche à créer l’effet inverse de celui qui se produit parfois dans certains cafés : chacun est un peu dans sa bulle avec ses écouteurs fixés sur les oreilles et personne ne se parle. Avec notre application, on focalise sur la connexion humaine”, explique Mathieu qui aimerait que son application devienne, petit à petit, une plateforme touristique.
“Lorsque les gens partent en voyage, c’est en groupe organisé ou en formule hôtel tout inclus ou alors ce sont des backpackers. Dans tous les cas, il manque souvent une connexion sociale pour apprendre de la culture locale du pays visité”, explique Mathieu selon qui Nok Nok Café pourrait faciliter les échanges sociaux et culturels.
Concrètement la plateforme (web et mobile) de Nok Nok Café donne aux visiteurs, dûment identifiés, un accès direct aux hôtes disponibles à proximité grâce à un système de géolocalisation. Ces hôtes ont préalablement créé leur menu et indiqué leurs horaires d’ouverture selon leur convenance. Le paiement s’effectue via l’application pour faciliter les transactions entre visiteurs et hôtes qui n’ont pas à échanger de “cash”. Les hôtes ont également accès aux informations de leur point d’accueil: visiteurs à venir et passés, consommations vendues, revenu généré…
“Depuis quelques années, l’économie de partage change la façon dont les produits et services sont offerts aux consommateurs, qui se sont très vite adaptés à cette nouvelle façon de consommer. Airbnb et UBER sont des enseignes mondiales. Il est urgent qu’au Québec d’autres entreprises innovent dans ce secteur, tout en veillant à ménager les équilibres du marché “, analyse aussi Éric Azara, fondateur de la start-up et idéateur du projet que son équipe a développé.
À l’heure actuelle, la plateforme Nok Nok Café compte 400 inscriptions et 20 hôtes. D’ici fin novembre, les deux associés prévoient déjà d’organiser un café-meetup pour mettre en relation l’ensemble des hôtes et des inscrits. Et après? L’appli pourrait bien se faire connaître à travers le Canada d’ici la fin de l’année… À suivre.