Après avoir testé durant quelques mois la vie en van dans Montréal, cette Française a décidé d’aller encore un peu plus loin. « Je ne serai jamais arrivée à tout ça sans Montréal ! » dit cette Nantaise d’origine.
Elle a quitté son appartement de Montréal lorsque les beaux jours sont arrivés, échangé le confort d’un petit logement douillet pour un intérieur un peu plus spartiate, celui de son van. Sa douche ? « Il y en a une à mon bureau », répond-t-elle du tac au tac, « et l’été, dans les piscines, celle du parc Jarry notamment ». Les lessives ? « Montréal déborde de laveries ! » Les toilettes ? « J’ai installé des toilettes sèches dans mon van. » Alors qu’elle n’y connaissait il y a encore quelques mois rien au camping ni à la mécanique, Melissa Le Royer semble aujourd’hui être devenue une adepte de la vie en plein air. « C’est certain, quand on choisit de vivre en van, on choisit de vivre à l’extérieur, déclare cette jeune femme pétillante, attirée par la nouveauté et l’aventure. Et on se recentre sur soi-même. »
https://www.instagram.com/p/B0onclOFkzw/
Si Melissa Le Royer a choisi de vivre en van, ce n’est pas par soucis financier, ni en raison d’une quelconque attirance pour la mode hippie. « Le week-end, je partais souvent de Montréal pour faire du surf dans le Maine. Je travaillais du lundi au jeudi, et je partais le vendredi. Un jour je me suis dit : pourquoi ne pas faire toute la semaine dans le van ? Pour moi, c’est une façon d’être en accord avec moi-même, cela m’a permis un retour sur moi-même afin de mieux me retrouver. Je n’ai pas besoin de posséder, ni de m’embarrasser de choses matérielles. »
Pourtant, vivre en van en pleine ville n’est pas chose facile. « J’ai trouvé peu d’informations sur ce sujet », avoue l’aventurière qui ne souhaitait pas non plus « changer de place tous les jours » et chercher un stationnement en permanence. « Surtout avec ce véhicule, c’est quand même un peu gros ! » Ses recherches l’amènent dans un quartier du centre où finalement, une paroisse lui sous-loue une place dans une ruelle pour quelques dizaines de dollars mensuels. « Cela a vraiment été le fun, j’ai passé un super été ! Le plus compliqué, c’est d’être vue un peu par tout le monde. Au départ, les gens étaient surpris, et pour moi, c’était aussi quelque chose de dur, mais très vite, tout le monde s’est habituée à me voir là ! »
Tellement normal, pour Melissa, qu’elle a choisi d’aller explorer de nouveaux territoires… en van. Elle quitte son poste à PME MTL où elle dit s’être « éclatée » et va partir dans les prochains jours (18 ou 19 décembre), en « vadrouille ». Direction : la côte Ouest et l’Amérique centrale. « Je pense mon voyage comme une rencontre et tout d’abord, comme une rencontre avec moi-même. » Elle l’avoue : « Je suis très branchée développement personnel et j’aime bien me dire que je n’ai pas grand-chose. »
Malgré toutes les précautions qu’on lui donne, les inquiétudes de ses proches, et la solitude qu’elle s’apprête à affronter, ce nouveau départ ne semble pas l’effrayer. « On me dit souvent que ça peut être risqué, mais je pense que si tu réfléchis comme ça, tu passes à côté de tout », affirme la voyageuse qui dit aussi actuellement « passer beaucoup de temps dans les paperasses et autres démarches, pour bien préparer le voyage ».
Quant à l’aspect mécanique, Melissa Le Royer semble faire confiance en sa bonne étoile. « Je n’avais jamais monté de panneaux solaires, et j’ai appris sur le tas ! J’ai remplacé les toilettes du van par des toilette sèches, c’est fou comme cela te fait sentir fière. »
https://www.instagram.com/p/B5RCSg9BZZh/
Après le premier froid de novembre, et l’eau qui a gelé dans les canalisations du van, Mélissa est retournée pour quelques semaines vivre en appartement. Mais elle va très vite reprendre cette vie pas tout à fait ordinaire qui lui vaut des remarques, parfois très affectueuses, parfois un peu moins bienveillantes. Mélissa assume clairement son choix, et même en joue. Elle a réalisé une parodie de sa vie (via une vidéo sur You tube). « Je voulais en parler de façon ludique et casser les idées reçues ! Faire sourire les gens aussi ! Parfois, on me traite de gitane, d’itinérante…. Je le prends comme de la maladresse, de la méconnaissance. D’autres aussi me taquinent mais je sais qu’au fond, ils m’admirent aussi. »
Arrivée au Québec il y a un peu plus de quatre ans, Melissa Le Royer a découvert ici « un monde de possible » et se sent pousser des ailes. « Tout ce que je fais et j’entreprends aujourd’hui, c’est parce que je suis à Montréal », assure celle qui le sait déjà : « Il va y avoir des up and down, des galères aussi. Mais j’ai un GPS intérieur qui me dit : vas-y fonce ! » Elle-même le dit : Elle s’en “van”
Melissa Le Royer a réalisé une parodie de sa vie de van, à découvrir ici.
Pour suivre ses aventures au quotidien, c’est par là.