Originaire de Normandie, l’opticienne Léa Laîné a inauguré la première lunetterie au Québec spécialisée dans les montures de seconde main. Par cette initiative, elle allie son engagement écologique à sa passion pour l’optique.

« Je suis assez concernée par l’écologie, et je commençais à compter combien de personnes jetaient leurs montures quand elles étaient cassées, confie Léa Laîné. L’opticienne remarquait, toutefois, que les attitudes commençaient à changer. « J’ai eu le déclic lorsqu’une cliente a voulu faire changer les verres d’une monture achetée en friperie qui n’était pas en bon état. »

La jeune femme a donc imaginé un concept qui permet aux montures de vivre une nouvelle vie tout en bénéficiant de l’expertise d’un professionnel de l’optique. Après une formation à l’entrepreneuriat et les démarches nécessaires à l’ouverture d’un commerce, elle a finalement réalisé son rêve d’avoir un jour sa propre enseigne : Le Tiroir à Lunettes a ouvert en décembre dernier dans La Petite-Patrie, à quelques minutes de marche du métro Rosemont.

La boutique, située rue Saint-Hubert, offre un service de réparation ainsi que la vente de montures de seconde main, dont les prix débutent à 20 $. Les lunettes de marque sont proposées à des prix variant entre 75 $ et 125 $, selon la griffe et leur état. Les modèles haut de gamme ou « vintage », datant des années 2000 au plus tard, ou appartenant à des marques disparues, sont affichés entre 150 $ et 300 $. Les montures pour enfants, elles, coûtent toutes entre 20 $ et 50 $. Les clients peuvent ensuite choisir des verres, selon leur budget, à des prix plus ou moins élevés. « En économisant sur les montures, on peut se faire plaisir sur les verres », affirme la commerçante.

« Même mon pupillomètre est de seconde-main »

Les verres, d’ailleurs, proviennent de l’entreprise canadienne Riverside, qui les fabrique et les taille à Laval. Léa s’attache à ce que tous les aspects de sa boutique soient les plus écologiques et locaux possibles. Par exemple, les lunettes ne sont pas agrémentées de verres de présentation, pour économiser l’eau que nécessiterait leur taillage, et les montures brisées servent à récupérer des pièces détachées. Et elle ne s’arrête pas aux lunettes: dans la boutique, meubles, miroirs et machines proviennent tous d’achats de seconde main. « Même mon pupillomètre est de seconde-main », indique Léa.