La drague à Montréal est un grand sujet pour tout nouvel arrivant. Les mythes et les légendes sur les relations avec les Québécoises et les Québécois font partie des sujets de discussions qui reviennent bien souvent dans les conversations entre Français. Alors, comment ça se passe en réalité ? Nous en avons discuté avec Mélodie Nelson, journaliste sexo et auteure du roman Juicy, disponible chez Renaud-Bray et sur Amazon.
Qui fait le premier pas ?
A son arrivée à Montréal, le mâle Français est souvent bien excité à l’idée de se faire draguer par une meute de Montréalaises en furie. Mais est-ce bien vrai que ce sont les Québécoises qui doivent faire le premier pas ? “C’est vrai, mais ce n’est pas parce qu’on le veut. On ne veut pas toujours faire le premier pas, on aimerait ça, se faire draguer”, répond Mélodie Nelson.
Quant aux Françaises qui souhaitent séduire du Montrélais, elles seront confrontées à un petit problème : les locaux font assez rarement le premier pas. “Les gars au Québec ont de la misère à draguer par peur d’aller trop loin. […] Pour les Françaises, ça peut être très déstabilisant de se retrouver sans personne qui joue ce jeu. J’ai une amie qui a trouvé ça très difficile et se demandait si elle avait changé ou si elle était devenue laide”, commente la journaliste.
Les personnes membres de la communauté LGBT pourront pour leur part se tourner vers des associations culturelles et militantes qui ne manquent pas à Montréal. “Si on n’est pas prêts à voir quelqu’un, il est possible de s’inscrire à plein de groupes sur Facebook qui sont LGBT+. Puis, il y a des endroits fantastiques pour les rencontres notamment autour du métro Beaudry, comme la librairie féministe l’Euguélionne“, précise la spécialiste.
Comment aborder quelqu’un ?
Le conseil de Mélodie Nelson est simple : “il faut aller vers les autres.” Mais attention, il ne faut pas le faire n’importe comment : “qu’on soit la personne qui drague ou la personne qui se fait draguer, il ne faut oublier le consentement et laisser de l’espace à la personne.” Et d’ajouter : “pour ceux qui ont de la misère, je souligne qu’on peut prendre des phrases qui indiquent une certaine ouverture.”
Par exemple, la personne peut ponctuer ses accroches avec des formules comme : aimerais-tu, es-tu disponible, si tu en as envie… “La drague ça doit toujours rester l’ouverture à l’autre, montrer un intérêt et ne pas aller contre les limites de quelqu’un et les écouter. on répète toujours d’être soi-même, mais il faut aussi laisser la personne être elle-même”, complète la journaliste.
Ce qu’il ne faut pas faire
Les différences entre l’humour français et l’humour québécois peuvent parfois vous mettre dans des fâcheuses situations lorsqu’il s’agit de séduire. L’ironie et le sarcasme sont à manier avec précaution en terres québécoises. “Les Français ne doivent pas dire qu’ils détestent le Québec. J’en ai rencontré beaucoup qui se plaignaient, mais ça ne marche pas”, indique Mélodie Nelson.
L’auteure a également un conseil important, qui est également applicable en France sous peine de passer pour un gros lourd : “Évitez les blagues grivoises ou sexistes, il faut vraiment faire attention, c’est exit tout de suite.” Exit également toutes les petites phrases de défi, du type : “de toute façon, je vais trouver mieux que toi ailleurs !” “Ça ne fonctionnera pas, des techniques de dragues comme ça ne marchent pas, personne ne va essayer de prouver le contraire.”
Les Français ont-ils la cote ?
“Ça dépend ! Vous connaissez déjà les préjugés qu’on a contre les Français : on vous trouve très entreprenant”, répond d’emblée Mélodie Nelson, qui trouve néanmoins que l’accent “pointu” peut faire son petit effet auprès des Québécoises et des Québécois. Pas besoin donc de se lancer dans une imitation malaisante de Céline Dion ou de Stéphane Rousseau pour tenter de séduire votre future moitié. Et si vous avez besoin de plus de lecture, on vous rappelle comment (se faire) draguer au Québec.
Mélodie Nelson est l’auteure du livre Juicy: une idylle à quatre pattes, disponible chez Renaud-Bray et sur Amazon. Un roman Harlequin pour ceux qui “préfèrent mélanger mouille et vodka plutôt que se balader sur un cheval blanc au coucher du soleil.”